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Voici le document élaboré par ANPER-TOS. En résumé : oui, si l'on met des alevins de pisciculture dans un cours d'eau, certains deviennent adultes et font leur cycle en mer. Et oui, une petite proportion rejoint les frayères. Et... c'est là que cela s'arrête, avec un effet pervers c'est que pour l'éventuel sauvage avec qui ce saumon aura frayé, cela s'arrête aussi, et c'est une souche qui se dilue jusqu'à disparaître peu à peu.
Si après cela il y en a qui croient encore aux vertus de l'alevinage...
LE DOCUMENT FINAL EST REPRODUIT CI-APRÈS. IL Y A D'IMPORTANTES MODIFICATIONS
CONSERVATION DU SAUMON DE L’AXE LOIRE-ALLIER
Inutilité et dangers du repeuplement.
Urgence du rétablissement des fonctionnalités du milieu naturel et de la continuité écologique.
L'état des populations de saumon atlantique est devenu une préoccupation majeure pour sa conservation dans toute son aire de distribution. Celle de l'Allier n'y échappe pas et depuis l'amorce de son déclin des mesures diverses ont été préconisées et mises en œuvre sans que l'on assiste à un quelconque redressement significatif des effectifs; au mieux on observe une stagnation à un niveau aussi bas qu'alarmant mais qui en dit toutefois long sur la résilience de l'espèce.
La France n'a pas échappé à la mise en coupe réglée de ses cours d'eau : barrages petits et grands, extractions de granulats, recalibrages, pollutions diverses, pompages à des fins d'irrigation, drainages et assèchements de zones humides. D'autre part, la survie en mer a fortement baissé depuis la fin des années 1980 dans tout l'Atlantique Nord, comme l'a montré le CIEM depuis le début des années 2000 dans ses rapports annuels destinés à l'OCSAN. Les conséquences des altérations des cours d'eau et des bassins versants sur l'ensemble des populations de poissons, les migrateurs et le saumon en particulier sont particulièrement funestes. Contrairement à une opinion communément répandue, la situation est souvent tout aussi tendue même dans des pays faisant encore figure d'eldorados piscicoles : Canada, Norvège, Suède, Irlande pour ne citer qu'eux. Et là-bas aussi, la situation étant préoccupante, des solutions ont été recherchées.
Parmi celles-ci figure la remise en état des cours d'eau, incluant entre autres la lutte contre les pollutions et la suppression des obstacles à la migration, la réfection des berges et leur reboisement. Ces chantiers, parfois pas si coûteux que cela mais nécessitant une bonne coordination et surtout pas mal de patience, donnent des résultats parfois impressionnants, par exemple au Pays de Galles sur la Wye [1] et en Angleterre sur la Tyne [2] mais aussi en France sur l'Orne [3]. L'espace d'une à deux générations de poissons, c'est à dire environ dix ans, suffit à produire des résultats appréciables.
Autre mesure mise en place parce que paraissant évidente, l'alevinage a partout été mis en œuvre, et des deux côtés de l'Atlantique des piscicultures ont été appelées à produire des alevins avec l'espoir de regonfler les stocks de saumon défaillants. Il s'est parfois agi simplement de soutiens d'effectifs afin de possiblement aider à augmenter le nombre de captures à la ligne et de garder leur valeur à des pêcheries renommées (Spey - Ecossse, Bundorragha et Corrib-Irlande, Morrüm-Suède), parfois d'élaborer des programmes de recapture à des fins scientifiques (Erriff – Irlande), ou contribuer à compenser la perte de productivité liée à l'établissement d'ouvrages de retenues qui ont ennoyé des frayères (Lee -Irlande, Elorn – France), mais dans la plupart des cas les écloseries sont appelées en renfort pour tenter de sauver des populations en perdition ou d'en rétablir d'autres qui ont disparu suite à l'activité humaine. C'est le cas notamment de la Vösso en Norvège qui abritait les plus gros saumons du monde et dont la souche perdure à grand peine, ou du Rhin qui abritait les populations les plus importantes d'Europe. Et bien sûr de l'Allier, du Gave de Pau ou encore de l'Orne, entre autres. On note de plus que ce système a été également largement appliqué en Amérique du Nord sur la côte pacifique pour les espèces de salmonidés qui y vivent, notamment la truite dite "steelhead" ou le saumon coho, importante espèce commerciale.
Pourtant, quel qu'a pu être l'enthousiasme véhiculé par cette méthode, coûteuse de surcroît et qui prétendait au miracle, les faits sont là: cela ne marche pas. La documentation s’allonge et si les raisons exactes de ces échecs multiples et similaires en tous points ne sont pas complètement connues, des faisceaux convergent vers une inadaptation quasi-totale des poissons de pisciculture au milieu naturel. Qui plus est, il est désormais démontré que la présence de ces poissons semi-domestiques au sein de populations naturelles peut mettre en danger ces dernières. En effet dès lors que des adultes issus de l'alevinage se mélangent sur les frayères avec des poissons ''natifs'', cette hybridation fait courir le risque d'une perte d'adaptation au milieu naturel pour la descendance.
Les premiers doutes ont été soulevés en Irlande en 1979 sur la rivière Lee où la population naturelle survivait à l'état de relique. Un empoissonnement massif a permis de faire perdurer le saumon à des fins essentiellement récréatives. Mais plus le programme d'empoissonnement a pris de l'ampleur, plus la population s'est singularisée par l'extinction quasi totale des poissons de plusieurs hivers de mer (D.J. Piggins CNEXO, mai 1979) [4]. Puis vers la fin du XX° siècle de nombreux scientifiques ont commencé à se pencher sur les raisons des échecs de ces programmes d'empoissonnement qui nulle part n'arrivaient à tenir leurs promesses. La survie des poissons issus d'élevage est apparue faible comparée à leurs frères sauvages (Jonsson 1991, 2003; Kallio-Nyberg 2004-2006; Einum &Flemming 2001; Kesler & Vetemaa 2013) [5;6;7;8]. Si les alevins issus de pisciculture semblent identiques aux alevins sauvages, il n'en est rien car leur comportement d'animaux élevés collectivement en milieu artificiel simplifié diffère totalement de celui qui est nécessaire dans la complexité du milieu naturel.
Les raisons avancées sont liées à la domestication qui conduit à une altération épigénétique des aptitudes naturelles à la survie (Le Luyer & al 2017) [9].. Il en résulte un mauvais comportement face aux prédateurs, des difficultés à trouver de la nourriture. A noter que cette domestication prend effet dès la première génération (Araki, 2007 ; Milot & al 2012 ; Christie & al 2016) [10;11;12] ce qui laisse présager les plus mauvais effets si ces poissons-là arrivent à se mêler aux poissons sauvages (Araki 2006) [13]. Parmi les problèmes mis en évidence, on note des variations sur la qualité des capteurs de la ligne latérale ou des otolithes (Brown & al 2013) [14], mais aussi des modifications morphologiques profondes menant à une inadaptation au milieu naturel (Stringwell & al 2014) [15].
La conséquence est que le repeuplement s'avère inefficace (Saltveit, 2006; Young, 2013) [16;17] et que le taux de retour des adultes issus d'alevins de pisciculture est extrêmement faible, généralement vingt fois inférieur à celui des individus sauvages. Ce mauvais chiffre calculé pour l'Allier (Perrier & al 2010 ; LOGRAMI 2015) [18;19] est parfois encore plus faible, et constitue malheureusement une contrainte en tous lieux, par exemple en Irlande (rivière Erriff) [20], ou en mer Baltique (Kesler & al 2013) [21]. Tout ceci est d'autant plus dramatique que des recherches récentes expriment une sérieuse possibilité pour le saumon de présenter un risque élevé de non-adaptation face au réchauffement climatique s’il est fait recours au repeuplement (Mc Ginnity & al 2009; Baglinière, 2013) [22;23].
Face à ce désarmant constat, il convient urgemment de s'interroger sur la politique mise en œuvre sur l'axe Loire-Allier. La pisciculture de Chanteuges (CNSS) n'a pas tenu ses promesses, et quelles que soient les compétences et la motivation de ceux qui s'emploient à la faire fonctionner depuis maintenant seize ans avec environ 15 millions de jeunes saumons d’élevage déversés à divers stades de développement, les 3000 saumons espérés à Vichy ne sont pas là. Un simple calcul à partir des données existantes montre qu'il faudrait produire près de 10 millions d'œufs pour obtenir ce résultat, ce qui correspond à la fraie produite par environ 1600 femelles adultes de deux hivers (et où va-t-on les trouver quand il monte à peine 750 saumons en moyenne?). Pire encore, il apparaît que ce repeuplement pourrait sceller le sort du saumon sauvage en diluant et annihilant les gènes qui ont permis jusque-là sa survie. Le Conseil scientifique international des poissons migrateurs de Loire relève ce danger, et LOGRAMI (Loire Grands Migrateurs) souligne d'ailleurs dans son rapport d'activité 2015 que le repeuplement "ne permet pas d'augmenter significativement les potentialités d'auto- régénération" [24] Les modélisations faites par l'INRA en 2013 montrent que l'arrêt du repeuplement n'amènerait pas à l'extinction à court terme, quand bien même le stock serait réduit à la portion congrue. On note qu'actuellement, environ 50% du stock contrôlé à Vichy a au moins un parent provenant de la pisciculture, ce qui inquiète les scientifiques quant au maintien de son aptitude à la vie sauvage.
Les Gallois ne s'y sont pas trompés, mettant un terme à des années d'empoissonnement sur la Wye en 2013. De même les Ecossais prônent l'abandon de ces techniques (Rivers & Fisheries trust reference paper 2014) [25], tout comme les Canadiens pour la truite steelhead.
A contrario, il existe et y compris en France des rivières où les populations se portent moins mal voire augmentent, quand elles ne se régénèrent pas spontanément. Dans tous les cas le coup de pouce décisif aura été la restauration du milieu naturel. Et comme le saumon effectue un cycle rapide, les résultats ne tardent pas, généralement autour d'une décennie. Ainsi l'Orne et la Vire dans le Calvados voient leurs populations passer d'un bruit de fond à une réelle reconquête (à noter que si l'Orne a connu un seul et unique empoissonnement en 1995 à partir de poissons béarnais, actuellement à peine la moitié des saumons en sont les descendants), et sur ce cours d'eau la suppression de deux seuils a suffi pour permettre la remontée de près d'un millier de saumons. La Wye évoquée ci-dessus a vu ses captures augmenter significativement de moins de 50 poissons à la fin mai en 2003 à 650 en 2016 dont plusieurs saumons de 40 livres (pour un total supérieur à 1600, laissant présager une population de l'ordre de 8 à 10 000 saumons) ; l’analyse montre que l’augmentation de la population suit de très près la reconquête du milieu. Toujours au Royaume Uni, la Tyne, gravement polluée à la fin des années soixante, est actuellement une des rivières les plus productives du Royaume Uni, les saumons issus du repeuplement n'y subsistant qu'en très faible quantité (moins de 7% en 2004, Milner Russell & al) [26]. Moins connus mais bien réels, quelques affluents de la basse Seine ont vu leurs populations de saumons se régénérer spontanément, de façon viable.
Mais nulle part le repeuplement n'a permis ni un redressement, ni un sauvetage des populations de saumon (Vion université de Metz 2005) [27]. En fait les seules réimplantations qui ont réussi sont celles dues au transport d'adultes mâtures sur des frayères antérieurement inaccessibles pour diverses raisons, mais restées en bon état (ex: Ballisodare, Irlande).
Ce pourquoi, nous plaidons dès à présent pour un ambitieux programme de restauration de l'axe Loire-Allier, en particulier envers tout ce qui touche au rétablissement d'une migration normale.
L'abaissement du barrage de Poutès, avec une libre circulation totale garantie à la montaison comme à la dévalaison et sans intervention humaine, est une étape nécessaire quoique insuffisante eu égard aux exigences de l’espèce et plusieurs projets ont été formulés, dont un à 4 m qui avait reçu l’aval de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Cependant ANPER tient à rappeler que le rapport de médiation mené par Mr Philippart (Université de Liège, 2009) [28] préconisait son arasement ou un maximum de 2 mètres. Dans son étude initiale EDF mentionnait également que la hauteur de l’ouvrage ne devait pas dépasser 4 m (Perardel, EDF) [29]. A ce titre il est consternant que EDF se dédise et souhaite désormais imposer un ouvrage à 7,10 m dont le fonctionnement continuerait de faire peser une menace directe sur le saumon.
Cette étape indispensable ne saurait de plus être suffisante car, et c'est montré par nos spécialistes nationaux (Prevost & al 2013, Legrand 2015) [30;31], l'abaissement du taux de mortalité est nécessaire pour produire un résultat sensible. Or, encore 32% des smolts dévalant à Poutès meurent lors du franchissement du barrage, sans compter ceux qui meurent dans les autres ouvrages hydroélectriques de l'Allier (Briand & al 2015) [32]. Les deux tiers des adultes de retour arrivent dans un état sanitaire déplorable, compromettant leur survie immédiate sans qu'aucune enquête ne permette d'avancer sur l'origine de ces blessures catastrophiques observées depuis plus de 12 ans… Qui plus est, il existe de réels problèmes d’accessibilité aux surfaces productives : les Couzes, pouvant potentiellement produire 20 000 smolts (LOGRAMI) [33], sont inaccessibles par la faute d'ouvrages vétustes et sans usage, la migration et le potentiel de production sont encore loin d'être optimisés sur l'Alagnon, la Desges, le Chapeauroux, la Sioule et en fait la majeure partie du bassin, affluents de la Vienne et de la Loire moyenne compris [34].
Le compte n'y est donc pas et pis encore, le repeuplement semble dispenser les acteurs d'agir véritablement pour le retour des saumons, i.e sur la qualité du milieu, outre le danger sévère qu'il fait peser directement sur l'avenir des populations. Il faut donc réfléchir sérieusement et urgemment à la mise en œuvre de nouvelles solutions. La plus évidente, et probablement la seule en-dehors de l'amélioration de la continuité, est d'étendre les surfaces de frayères sur des affluents actuellement inaccessibles, ainsi qu'en amont du barrage de Poutès, sans quoi la suppression du barrage de St-Etienne-du-Vigan en 1998 apparaîtrait comme bien inopérante et inconséquente.
Évidemment, ces courageuses décisions ne sauraient omettre de prendre en compte l'avenir du CNSS et en particulier de son personnel.
Le Conseil d’Administration d’ANPER -TOS,
avec le soutien du Club Mouche Saumon-Allier
Contact ANPER TOS:
Raphaël Amat – famille.amat-loreau@wanadoo.fr
Josselin de Lespinay - delespinay@gmail.com
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES et SCIENTIFIQUES
[1] http://www.wyeuskfoundation.org/projects/index.php
[2] https://www.tyneriverstrust.org/our-wor … storation/
https://www.tyneriverstrust.org/the-river/ - https://www.wyeuskfoundation.org/proble … Report.pdf
[3] normandiegrandsmigrateurs.fr/?ddownload=2446
normandiegrandsmigrateurs.fr/?ddownload=2832
[4] http://archimer.ifremer.fr/doc/1979/pub … n-6050.pdf
[5] https://www.researchgate.net/publicatio … ult_return
[6] http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/do … 1&type=pdf
http://www.netikka.net/matti.nyberg/jul … knetal.pdf
[7] https://www.researchgate.net/profile/Ia … monids.pdf
[8] http://www.borenv.net/BER/pdfs/ber18/ber18-053.pdf
[9] http://www.pnas.org/content/114/49/12964
[10] http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 … 026.x/full
[11] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articl … 6-0472.pdf
[12] https://www.nature.com/articles/ncomms10676.pdf
[13] http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 … 026.x/full
[14] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3598794/
[15] https://s3.amazonaws.com/academia.edu.d … tch_in.pdf
[16] http://files.faksnes.webnode.se/2000002 … %20(2).pdf
[17] https://www.researchgate.net/publicatio … statistics
[18] https://www6.inra.fr/ore-pfc/content/do … onades.pdf
[19] http://www.logrami.fr/telechargement/no … L-2015.pdf
[20] Inland Fisheries Ireland, communication personnelle
[21] http://www.borenv.net/BER/pdfs/ber18/ber18-053.pdf
[22] http://rspb.royalsocietypublishing.org/ … 1.full.pdf
[23]http://www.observatoire-poissons-migrat … et2013.pdf
[24] http://www.migrateurs-loire.fr/telechar … b_2015.pdf
[25] http://www.rafts.org.uk/wp-content/uplo … r-2014.pdf
http://www.rafts.org.uk/wp-content/uplo … d-2014.pdf
[26] https://www.wyeuskfoundation.org/proble … Report.pdf
[27] http://www.onema.fr/sites/default/files … 05_070.pdf
[28] http://www.rivernet.org/general/dams/de … omplet.pdf
[29] https://www.barrages-cfbr.eu/IMG/pdf/1. … poutes.pdf
[30] https://www6.inra.fr/ciag/content/downl … revost.pdf
[31] https://www.migrateurs-loire.fr/telecha … t-2015.pdf
[32] http://www.migrateurs-loire.fr/telechar … uilles.pdf
[33] http://www.logrami.fr/telechargement/no … L-2015.pdf
[34] http://www.logrami.fr/telechargement/no … 3%25A9.pdf
http://www.logrami.fr/telechargement/no … OGRAMI.pdf
http://www.logrami.fr/telechargement/no … L-2015.pdf
http://www.logrami.fr/telechargement/no … -ligne.pdf
DESTINATAIRES :
Monsieur le Préfet de Région Pays de Loire, préfet coordonnateur du Plan de gestion des poissons migrateurs de la Loire (PLAGEPOMI)
Monsieur le Préfet de la Région Centre, Préfet coordonnateur de bassin Loire-Bretagne
M. CHASSANDE, DREAL de bassin Loire-Bretagne, Madame JOLY,
M. & M. les Membres du Comité de suivi du Plan Loire,
M. & M. les membres du Conseil scientifique international des poissons migrateurs de la Loire,
LOGRAMI (Loire grands migrateurs),
Monsieur GUTTON, Directeur de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne,
Madame AUBERT, présidente du Conseil d’administration de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, Monsieur BURLOT, président du Comité de bassin Loire-Bretagne,
Monsieur DORON, vice-président de la Fédération nationale de la pêche en France, président de la Commission des milieux naturels de bassin Loire-Bretagne,
M.&M. les membres de la Commission des milieux naturels de bassin Loire-Bretagne
Dernière édition de: RODANGES (22-03-2018 17:18:50)
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Merci Joss et à AMPER TOS pour ce document
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Merci de cette information.
Bel argumentaire !!! Il faut simplement souhaiter qu'il recueil toute l'attention qu'il mérite.
Merci également à ANPER TOS pour le travail réalisé et cela d'une façon générale.
Pascal
"Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire ..." Théodore Monod
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Bonjour,
Suite à vos échanges sur ce post, je me permets juste de faire un copier/coller de ce que l'on peut lire sur la page Facebook d'Emmanuel Gladel :
"Afin d'essayer de sauver les saumons de l'Allier une fois pour toutes, nous allons tous ensembles (du moins ceux qui me feront confiance), monter une structure sur le Bassin migratoire Loire-Allier.
Cette structure se nommera " Saumons Horizon 2025 ".
Pour la simple et bonne raison que pour 2020 c'est foûtu, vu les erreurs encore en vigueur dont nous n'avons rien à espérer.
Nous allons dans un premier temps nous organiser par départements, voire par Régions afin de cibler les différents problèmes actuels que rencontrent nos pauvres saumons, et enfin les résoudre !
Je vous demande donc de mobiliser le plus de personnes possible susceptibles de nous aider, même des élus, et oui !
Vous allez me dire que l’A.P.S. existe depuis 1942 ? Je vous répondrai qu’à cette époque, les problèmes actuels n’existaient pas et qu’aujourd’hui, ils sont bien incapables de les résoudre, vu qu’ils ont laissé faire sans réelle contestation. Nous allons donc passer à la vitesse supérieure !
Dans un premier temps, nous allons demander l’arrêt total des prélèvements à Vichy pour la pisciculture de Chanteuges pendant 5 ans, soit un cycle de reproduction. Chanteuges pourra par contre continuer à reconditionner ses géniteurs actuels pour produire jusqu’à 2020 inclus.
Nous devrons obtenir l’autorisation de LOGRAMI, de l’ONEMA, des fédés, etc…de prélèvements à Vichy APRÈS le 15 Avril, pour transférer en Haut-Allier les saumons attardés.
Le minimum requis sur les frayères en amont de Langeac sera de 500 saumons, pas moins !
Sans un chiffre acceptable de géniteurs en Haut-Allier, on ne peut restaurer cette rivière, que tout le monde en soit conscient !
Je sais très bien que je ne vais pas me faire que des amis, mais ayez confiance, ce n’est pas pour moi à 65 ans (j’en aurai 72 en 2025…) que je veux sauver les saumons, mais pour ceux qui vont arriver et qui pourront, je l’espère, continuer d’admirer nos fabuleux fuseaux d’argent. Il sera temps après, de protéger la poule aux œufs d’or… Je sais faire, je sais comment !
Partagez à outrance mes amis, nous pouvons réussir !
Préparons enfin l’avenir et sauvons nos saumons des mains de ceux qui veulent sa disparition. Ils font ce qu’ils veulent depuis des années et c’est inacceptable !"
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Plusieurs modifications ont été faites au document, dont la version finale a pris la place de l'ancienne en tête de ce sujet.
Le 3 avril prochain aura lieu à Orléans la réunion du groupe d'appui du Plagepomi, où les "pro-alevinage" vont à nouveau faire le forcing pour défendre leurs intérêts et leurs sponsors. Il faut bien comprendre que la suite est purement politique.
Ce qui est sûr, c'est que la disparition du saumon de Loire serait une aubaine pour EDF, qui soutient l'alevinage comme le montre la photo parue dans La Montagne à l'appui de la demande d'aleviner dans la zone refuge, et où l'on voit l'ingénieur qui suit le dossier Poutès aux côtés du "Chantre des rivières" et du "partenariat exemplaire avec EDF" pour cette escroquerie qui se profile avec un barrage qui serait reconstruit à 7,10 mètres.
Dernière édition de: RODANGES (22-03-2018 17:35:18)
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Bonjour,
Même auteur, même provenance :
"Pourquoi faut-il arrêter la salmoniculture de Chanteuges pour restaurer l'Allier en saumons ?
La salmoniculture de Chanteuges fut-elle travestie en pseudo-conservatoire, n'est pas la réponse à l'enjeu du saumon de l'Allier . Elle en est même l'anti-réponse à la question et en réalité une caution à la continuation des dommages aux milieux et aux espèces .
La " compensation " des dommages aux milieux ou aux espèces par le biais de cette pisciculture est illusoire .
Les programmes de ce type ont déçu et sont interrogés dans tous les Pays investis dans de telles actions . La France n'a pas sû et surtout voulu utiliser l'expérience sur le sujet et Chanteuges ressemble fort à une erreur historique .
Le prélévement de géniteurs , l'introduction massive d'oeufs ou de juvéniles issus d'élevage dans les populations naturelles de saumons ne font qu'ajouter aux menaces anthropiques qui pésent déjà sur leur devenir et compromettent gravement leurs possibilités de rétablissement . La population actuelle des saumons de l'Allier extrémement fragile n'est plus en mesure de le supporter plus longtemps .
La réponse à l'enjeu , éminemment patrimonial de conservation du saumon SAUVAGE Loire-Allier se trouve d'abord du côté de la protection de l'espèce et de son milieu , de l'amélioration effective des conditions de circulation et de survie aux différents stades . Ce constat doit fonder la politique saumon et les orientations ad-hoc des moyens techniques et financiers dans les programmes de restauration .
La salmoniculture de Chanteuges absorbe l'essentiel des crédits publics disponibles pour les programmes de restauration du bassin Loire-Allier et donc empêche ce faisant le développement d'autres volets plus pertinents .
Elle revend à bénéfice privé une production financée sur des fonds publics . On est là dans une politique mixte privé/ public qui montre à l'envi sa perversité .
La privatisation de Chanteuges ne fait que traduire le tragique et injustifié désengagement de l'Etat et la mise hors-jeu des organismes de protection de l'espéce , qui laisse les structures de bassin aux prises avec un établissement de production désormais incontrôlable et en dérive en matiére de finalité , conduite et intérêt .
Le fonctionnement depuis des années et encore en vigueur du Conservatoire du saumon est une tromperie .
Il n'y a rien qui puisse justifier plus longtemps l'appellation " Conservatoire " .
Il n' y a rien de " National " dans une structure qui est déjà inappropriée au plan régional .
Il n' y a rien de " sauvage " chez des poissons qui sont justement d'élevage .
Chanteuges est donc bien une imposture .
Je n'arrête pas de dénoncer cette dérive , cette politique obsoléte de repeuplement massif , cet abus de dénomination en Conservatoire national qui plus est les risques importants de faire peser cette politique sur la population des derniers saumons sauvages du bassin de la Loire et cette main mise du directeur de Chanteuges ( certes bon pisciculteur et bon commercial sans doûte ) mais totalement incompétent et inintéréssé aux problémes des populations de saumons sauvages !
Il est malheureusement soutenu par la DE du Ministére du Développement Durable totalement ignarde ainsi que par certains élus de Haute-Loire .
Sômmes-nous contraints encore des années à ne pas réagir à cela ?
Chanteuges n'est qu'une affaire de gros sous pour faire fonctionner le " machin " du MEDD qui lui-même n'en a pas les moyens ;
Ce Conservatoire n'est qu'une pisciculture à saumons d'ELEVAGE et l'objectif est de le péréniser même si dans un proche avenir il n'y aura plus de saumons en agissant ainsi .
J'espére avoir été assez clair . pardonnez mon enthousiasme .
Heurte-t-il la conscience de beaucoup d'entre nous ?
Hulot veut faire libérer 2 femelles ourses pour les Pyrénées . Fera-t-il de même bientôt avec 2 femelles de saumons de l'Allier pour sauver l'espéce ?"
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Merci Franck, cela fait du bien de lire cela. Mardi prochain a lieu le Groupe d'appui du Plagepomi, et nous allons devoir nous battre contre les tenants de la "pensée magique", qu'ils soient crédules ou intéressés.
Je suis toutefois preneur de données financières concernant la revente d'ombres à des fins commerciales, car même à l'agence de l'eau les données financières fournies aux membres du CA sont illisibles. Sur la forme il s'agit d'un détournement de fonds publics puisque des installations financées par la collectivité sont employées à autre chose, mais cela peut se discuter. Sur le fond je n'ai rien contre car il faudra bien trouver une solution pour cette pisciculture (11 emplois tout de même, pour un petit village).
Mais oui, il est temps que cette aberration cesse. Déjà, l'AELB n'est plus très chaude pour maintenir la ligne "repeuplement" sur le projet de 11ème programme. Cela fait 40% du fonctionnement du CNSE ("S" je ne peux pas)!
C'est pour cela qu'il est très énervant d'entendre les locaux dire "nos saumons", alors qu'ils ne participent même pas de 10% au fonctionnement de cette usine à branler. 50% c'est le FEADER
C'est toujours pareil en France : lorsqu'il y a un problème, on crée une structure. Et puis la structure devient le problème, sans avoir pour autant réussi.
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CNSE ("S" je ne peux pas)!
CNSE ! Elle est bien bonne celle là !
Propos provenant toujours de la page facebook d'Emmanuel Gladel.
D'ailleurs, je vous encourage tous à la consulter régulièrement. Il y a une parution intéressante sur les blessures des saumons de l'Allier.
Et puis pour une fois, pas de langue de bois...
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Delenda est Poutes..... en hommage à Caton l'ancien, qui terminait tous ses discours par cette formule: delenda est Carthago, Carthage doit être détruite....
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Bonjour à tous,
Dans le forum on parle très souvent des freins au développement du saumon sauvage de l'Allier que sont Poutès et Chanteuges, à juste titre d'ailleurs.
Mais un article paru récemment : Understanding summertime thermal refuge use by adult Atlantic salmon using remote sensing, river temperature monitoring, and acoustic telemetry m'a remis en mémoire que la plus grande partie de l'Allier amont est influencé en termes hydrologiques mais aussi thermiques par la gestion de la retenue de Naussac. Or, la hauteur de prélèvement la prise d'eau dans la retenue peut être modifiée pour rejeter dans l'Allier des eaux plus ou moins froides selon la profondeur de prélèvement.
De fait, savez vous si l'incidence de la température des eaux de Naussac rejetées dans l'Allier sur le cycle biologique du saumon a été étudiée?
Traduction du résumé de l'article ci-dessus:
"Le saumon atlantique adulte retourne dans les rivières natales plusieurs mois avant le frai, et pendant l'été, il peut être soumis à des températures qui dépassent sa limite de tolérance supérieure. Le saumon utilise des refuges thermiques pour minimiser l'exposition à des températures élevées, mais il existe peu d'information sur la thermorégulation comportementale du saumon atlantique adulte. Nous avons examiné la thermorégulation comportementale du saumon atlantique durant sa résidence estivale en rivière dans une rivière du Québec, avec une nouvelle combinaison de télédétection infrarouge thermique (TIR), de surveillance de la température de la rivière et de télémétrie acoustique. Les adultes se livraient à une thermorégulation comportementale à des températures ambiantes plus fraîches (17-19 ° C) que celles enregistrées auparavant pour cette espèce et maintenaient la température corporelle dans une fourchette étroite (16-20 ° C) en utilisant des refuges frais et chauds. Les adultes ont utilisé des pools stratifiés de grande taille, stables, comme refuges, permettant à plusieurs individus de thermoréguler simultanément sans quitter la fosse. Le faible débit des cours d'eau et les températures élevées peuvent constituer des obstacles physiques à la migration des saumons, les empêchant d'accéder à des refuges appropriés (par exemple, des pools). L'identification et le maintien de la connectivité aux refuges thermiques peuvent être critiques pour la persistance des populations de saumon atlantique à mesure que les changements climatiques et les rivières se réchauffent."
"Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire ..." Théodore Monod
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Très intéressant et qui sera utilisé dans le cadre de l'avenant demandé par EDF (passer de 20 à 28 m3 turbinables à Poutès).
Peut-on avoir le lien?
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"Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire ..." Théodore Monod
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Réunion du Groupe d'appui du Plagepomi, le 3 avril à Orléans
Bref compte-rendu pour la partie qui concerne spécifiquement le saumon et Poutès :
G.A. PLAGEPOMI
Patrick Martin (Directeur du CNSS) et Martin Arnould (''Le Chant des Rivières'', oui ça existe!) absents. Un pêcheur pro. Président de la fédé 43 (M. Martin). Deux élus dont le président de la CLE haut-Allier. Discours ressassé par le ‘’Club des alevineurs’’ : réouverture de la pêche, développement local, etc… Rien compris, rien appris !
2 SAUMON
Trois critères
- Viabilité de la population. Non-atteinte du taux de renouvellement
- Limite de conservation et cible de gestion
- Considérations génétiques sur 3 cohortes (piégeage à Vichy) dont la dernière la plus faible en pourcentage CNSS
Discussion
Intervention de la fédé 43. Discours lu; orienté pour la réouverture de la pêche. Eternel conflit local/global. Pas d’appréhension des différences entre poissons sauvages et d’élevage. On reste dans la pensée magique (« nos saumons » / le saumon). Pour les tenants d’un alevinage massif les études scientifiques sont une opinion et non une description du réel validée par les faits.
Rappel du Plan Loire IV. Rappel de la limite de conservation. Pas de changement prévu avant 2019. Diverses interventions dans le même sens d’aleviner en zone refuge. Mais ligne rouge pour la DREAL. Louis Sauvadet (APS) conteste les risques liés à l’alevinage.
Gestion du Conseil scientifique et remarques pour le PLAGEPOMI
Etat de la population
Conditions de vie
Circuits de migration
Modalité de repeuplement
Discussion sur les micropolluants et leur impact sur les migrateurs. Questionnement sur l’impact du soutien d’étiage. Le document ANPER a été sous-jacent dans de certains discours.
Pour contourner l’échec depuis quinze ans des alevinages alors que les saumons d’origine Chanteuges ont accès aux mêmes frayères que les natifs, les tenants de l’alevinage avancent une version étrange d’un homing strict : les saumons de retour reviendraient là où ils ont été déversés et donc ne monteraient pas plus haut, n’ayant alors pas accès aux meilleures frayères. Argument repris par Louis Sauvadet qui demande l’alevinage en amont de Poutès. Démenti par de nombreux témoignages et expériences pour d’autres cours d’eau. Représentant ANPER : si tel était le cas et que le homing soit aussi strict, les saumons d’origine Chanteuges viendraient frapper à la porte du CNSS, puisque leur rivière d’origine est la Desges et non l’Allier. Demande a été faite par ANPER pour qu’on essaye de montrer la présence effective d’adultes d’origine Chanteuges dans la zone refuge.
Question sur les prédateurs. Quel levier pour une éventuelle régulation dans les passes et obstacles?
Demande officielle que le Conseil scientifique fasse une lecture critique du document ANPER.
Continuité écologique
POUTES Avenant demandé par EDF de passer de 18-20 à 28 m3 turbinables à Poutès. Sous prétexte d’optimisation, d’ouverture à la concurrence. Équilibre financier versus équilibre écologique. Intervention de Pierre Steinbach AFB concernant les périodes d’ouverture par rapport à l’hydrologie. Le Club des alevineurs approuve le projet EDF. B. Rousseau rappelle le déficit de confiance généré par l’attitude d’EDF, qui accumule des projets, tous définitifs et parfaits jusqu’au suivant.
Les documents DREAL et AFB concernant l’avenant ayant été demandés et obtenus lors de cette réunion, ils sont désormais du domaine public. Je les joins dans le post sur Poutès.
Rappel du contexte actuel de la continuité. 15-20% des ouvrages prioritaires équipés ou mis aux normes à l’heure actuelle. Impacts à la dévalaison (DEVALPOMI). Problème des ouvrages aménagés anciennement mais non efficaces. Cohérence de bassin et axes prioritaires. Liste élargie d’ouvrages au-delà de OEE (ouvrages à enjeu essentiel). Mais 162 ouvrages à rajouter. Demande d’ajout de Règemortes à Moulins. Effet ‘’retenue’’ des ouvrages, beaucoup plus important que ce que l’on a cru jusqu’ici (perte d’orientation, impact des prédateurs, ralentissements à la montaison comme à la dévalaison). Hiérarchisation des enjeux (Ouvrages OEE). Ajout d’une liste de vigilance pour les ouvrages mis aux normes. Dosage de l’effort sur les ouvrages en liste 2. Les administrations semblent considérer qu’en-dehors des OEE (et encore !) il ne faut rien faire alors même qu’ils ne sont pas aux normes. Rappel par ANPER de la méconnaissance plus ou moins volontaire des DDT concernant le droit des moulins.
Avancement du PLAGEPOMI
Révision prévue en 2019 avec 4 orientations fondamentales :
- Gouvernance (5 mesures)
- Préserver l’existant (57 mesures)
- Restaurer les circuits de migration (72 mesures) Dont suivi des ouvrages prioritaires.
- Potentialités d’arrêts de turbinage
- Connaissance (61 mesures) Pool de sites pilotes, par exemple sur les espèces invasives. Pb de l’écrevisse de Louisianne, impossible à valoriser car interdite de transport (pêcheur pro).
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Bonsoir à tous,
merci Rodanges pour ton implication et ces retours sur le front d'action des migrateurs au nom d'ANPER-TOS.
Ce déni est bien français et voilà encore des exemples pour servir je ne sais quels intérêts, quant à la sacro-sainte règle de soutien d'effectif permettant des retours miraculeux de saumons issus de pisciculture, utopie !
Pourquoi pas demander à nos chers représentants des fédérations (FNPF en tête) de prôner la pratique du no kill mouche intégrale with adiposisfin wild salmon sur toutes les rivières Françaises, et a contrario exterminer les bastards sur-densitaires capturés sans cette adipeuse.
A la vitesse ou vont les disparitions de l'anguille et d'autres espèces, le saumon n'y échappera pas alors du SA de pisciculture comme pour les TAC truites arc en ciel se substituant aux farios sauvages sera sûrement la solution pour contenter les pêcheurs de tout poils ou plumes !! mais sans moi !
A+
cdlt philippe
Dernière édition de: germain philippe (04-04-2018 21:45:47)
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En réponse à un ancien président de fédération qui estime que le Document ANPER serait "de l'idéologie'' :
Il me revient aux oreilles que le document que nous avons produit avec ANPER-TOS sur le saumon serait « de l’idéologie ». On peut toujours l’affirmer, le démontrer est plus difficile.
Parce que l’idéologie, c’est de déformer le réel pour le mettre au service de l’idée, surtout lorsque les faits invalident cette idée. La science n’a pas d’idéologie : elle étudie et démontre. A d’autres d’en tirer les conséquences en termes de décisions.
Par exemple, tenter d’invalider l’évidence que les saumons d’origine Chanteuges ont accès aux mêmes frayères que les sauvages, en déclarant qu’ils reviennent là où on les a déversés, par un homing en quelque sorte ‘’kilométrique’’, c’est oublier que si le homing était aussi strict (ce que les scientifiques invalident à l’aide de très nombreux exemples contraires), les saumons d’alevinage retourneraient aux abords de la pisciculture, car ils ne sont pas nés là où on les a mis, mais dans la Desges, à Chanteuges. Cela explique qu’un bon nombre du peu qui revient fréquentent effectivement ce secteur.
Il est par contre acceptable, dans l’attente de certitudes qui ne tarderont sans doute guère, de considérer que le retard à la montaison observé pour les saumons d’origine Chanteuges expliquerait le peu de présence de ces saumons dans la zone refuge. Si toutefois c’est bien le cas, ce qui est loin d’être prouvé.
C’est pour cette raison que j’ai demandé à ce que le document ANPER-TOS soit examiné, en étude critique, par le Conseil scientifique. Peut-on raisonnablement affirmer qu'il serait constitué d'idéologues?
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Bonjour à tous,
Pour le travail accompli par ANPER-TOS sur ce dossier voilà une réponse qui nous fait énormément plaisir ]:D .
https://www.worldfishmigrationday.com/e … veau-pouts
Absolument fantastique .
Et quelle organisation en partenariat avec EDF? les noms des idéologues qui défendent la prouesse de cette merveille technologique d'un Poutès franchissable?
cdlt
Philippe
Dernière édition de: germain philippe (14-04-2018 14:26:09)
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Cela répond parfaitement à la définition que Montesquieu donne de l'hypocrisie :
"L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu".
Pour ce qui est de ERN et Loire Vivante (ça existe encore?) : "Cherche à qui profite le crime". Pourtant ERN semblait s'être mis un peu en retrait par rapport à Poutès. Mais il faut bien vivre...
Le doc ANPER a été repris avec d'autres documents par le directeur général de l'AFB, et fait donc partie des documents à partir desquels celui-ci doit se prononcer sur Poutès et accessoirement sur l'alevinage.
Nous sommes tous en quête d'absolu concernant le saumon : "il faudrait.. on devrait... etc...", mais pas tous en accord avec les moyens d'atteindre cet idéal. Personnellement je ne partage pas certaines des vues aussi bien de X que de Y, tout en étant parfaitement en accord avec eux quant aux buts poursuivis.
Et c'est là le nœud du problème. Par exemple je n'ai pas signé la pétition. D'abord par principe car j'en signe très rarement, estimant qu'elles ne servent trop souvent à rien,à part donner bonne conscience à leurs signataires malgré la bonne volonté de leurs auteurs. Et puis parce qu'elles sont à la source de bien des malentendus et rancœurs.
Est-il utile de se mettre en porte-à-faux par rapport à la FNPF, ou bien de travailler avec elle malgré tous ses défauts? Et quels sont-ils? Croyez-vous que JP Doron à qui l'on doit que la Sélune va enfin être rouverte, est totalement libre de ses actions, avec un conseil d'administration qui représente, hélas, plus souvent le pêcheur irresponsable et prédateur que le protecteur des espèces. Croyez-vous que cela le conforte devant ce même CA de savoir que des associations sont dans l'absolu et non dans le "possible"?
Je ne demande pas que vous soyez pour ou contre ce que j'écris ici, mais seulement que chacun prenne un peu de recul. Il y a le souhaitable qui nous rassemble tous , et il y a le possible à un instant T, puis T+1 etc... Question de stratégie. Il est trop facile de se draper dans la pureté de ses intentions, en méprisant les moyens d'y parvenir. Un "pur" trouve toujours un plus pur que lui, et qui l'épure".
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Bonjour à tous,
Rodanges, dans le document élaboré par ANPER-TOS que tu nous a transmis, on peut lire :
En fait les seules réimplantations qui ont réussi sont celles dues au transport d'adultes mâtures sur des frayères antérieurement inaccessibles pour diverses raisons, mais restées en bon état (ex: Ballisodare, Irlande).
D’autre part, Franck 38 nous a fait part de la proposition d’Emmanuel Gladel concernant l’Allier :
(…) Nous devrons obtenir l’autorisation de LOGRAMI, de l’ONEMA, des fédés, etc…de prélèvements à Vichy APRÈS le 15 Avril, pour transférer en Haut-Allier les saumons attardés.
Le minimum requis sur les frayères en amont de Langeac sera de 500 saumons, pas moins !
Sans un chiffre acceptable de géniteurs en Haut-Allier, on ne peut restaurer cette rivière, que tout le monde en soit conscient !
J’avais moi-même fait une proposition similaire en décembre 2016 sur ce même forum dans la discussion, «Aménagement et effacement d’obstacles » (http://forum.club-des-saumoniers.org/vi … hp?id=2900):
En attendant que le problème de Poutès soit réglé et que les autres obstacles à la montaison et à la dévalaison soient convenablement aménagés entre Vichy et Poutès, pourquoi ne serait-il pas envisageable de mettre en place de manière provisoire la solution utilisée depuis des années sur la rivière Mitis en basse Gaspésie au Québec.
http://www.hydroquebec.com/developpemen … _mitis.pdf
(Année record sur la Mitis en 2016)
...en capturant les saumons à Vichy pour les transporter dans le Haut Allier au dessus de Poutès.
Mais méfiance on est en France et il ne s'agit pas de faire les choses à moitié en oubliant par exemple la dévalaison.
Je sais bien que pour l'Allier le transport en camion serait autrement plus long que pour la Mitis, mais je sais aussi que çà, on sait le faire.
Et dans ce cas, Chanteuges pourrait servir d'infirmerie aux saumons trop abîmés avant d'être relâchés en amont de Poutès....et alors peut-être ne sera-t-il plus nécessaire de polémiquer entre les pour et les contre l'alevinage.
De plus cette solution peut être mise en oeuvre immédiatement mais je répète qu'elle ne peut être que provisoire.
(….) Concernant la dévalaison : Les québécois ont l'esprit pratique et ne se posent pas de questions existentielles. Pour résoudre le problème de la dévalaison, ils ont opté pour la solution la plus simple, à savoir capturer les smolts en amont du barrage pour les relâcher à l'aval (voir le paragraphe "Assurer la dévalaison").
Cette solution pourrait sans doute être mise en place en amont de Poutès uniquement aux périodes cruciales de la dévalaison des smolts, et de plus, les pièges pourraient être posés en amont de la retenue, évitant ainsi aux saumoneaux les dangers de la rampe de dévalaison ainsi que les carnassiers présents dans la retenue.
A l’époque, Rodanges, tu avais fait remarquer à juste titre qu’il fallait éviter de faire des propositions qui risqueraient de retarder les travaux de Poutès.
Dont acte.
Mais aujourd’hui, considérant la situation actuelle du projet du nouveau Poutès avec toute la déception qui en découle, j'aimerais vraiment savoir en quoi cette proposition serait encore irrecevable, sachant qu'elle présente l'immense avantage de garantir la présence d'un nombre suffisant de saumons sauvages sur les frayères... à condition qu'il en remonte suffisamment à Vichy... ce qui, avec 49 saumons au 11 avril, semble très mal parti cette année.
Cette solution consistant à transporter les poissons en camion n'est évidemment pas satisfaisante, mais elle peut répondre à l'urgence, dans le but de préserver la souche, en attendant que des solutions viables soient mises en place pour que nos poissons puissent retrouver de façon autonome le chemin de leur lieu de naissance.
Jean
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En attendant, oui... Mais en attendant quoi? Parce que le problème, c'est que chaque fois qu'on prend une solution "en attendant", on attend très longtemps après. Sans Chanteuges, il n'y aurait plus Poutès. A l'époque, même EDF n'y croyait plus. Mais un politique a proposé de créer une salmoniculture géante, dont nous voyons le résultat. A l'époque les scientifiques étaient contre, mais bien sûr "créer une structure" c'est plus facile que de résoudre les vrais problèmes.
Et puis ce type de solution évite d'avoir à se demander pourquoi et par quoi les saumons sont bloqués ou retardés. Si on en transporte, on supprime virtuellement l'obstacle, qui peut donc perdurer. C'est exactement ce que l'on voit. Si déjà on fichait la paix aux saumons qui sont capturés en vue d'un alevinage dont on voit les brillants résultats, on en aurait plus sur les frayères.
Je suis assez d'accord avec certaines des propositions de Salmo69. Mais... toute solution qui contourne l'obstacle, par définition le laisse en place.
Dernière édition de: RODANGES (15-04-2018 17:36:30)
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Je viens de recevoir le rapport sur l'assignation génétique des saumons capturés à Vichy. C'est édifiant. Je ne peux transcrire ici que la conclusion, car je ne sais pas mettre le fichier sur le site.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Pour la cohorte 2010, les assignations parentales montrent qu’une part importante (38%)
des individus échantillonnés dans le bassin de l’Allier provient du CNSS. En revanche, pour la
cohorte 2011, cette part est faible (environ 9%), ce qui illustre une forte variation interannuelle.
Les analyses de sexage montrent en outre que la population est constituée majoritairement de
femelles, ce qui est attendu étant donné la prépondérance des saumons de plusieurs hivers de
mer dans la population de l’Allier.
Le maintien d’un niveau de diversité génétique important au sein des alevins déversés, nécessite
d’avoir un nombre suffisant de géniteurs à contribution équivalente dans le repeuplement, afin
de maintenir une taille efficace importante dans le stock d’alevins déversés et empêcher, ainsi,
une perte de la diversité dans l’ensemble de la population.
Ces analyses suggèrent également que l’utilisation de géniteurs sauvages pour les déversements
est à privilégier afin de minimiser les effets négatifs du repeuplement liés à l’adaptation aux
conditions d’élevage des géniteurs enfermés qui peuvent transmettre cette ‘maladaptation’ à
leurs descendants qui peuvent à leur tour la transmettre à la population sauvage suite à leur
reproduction en milieu naturel (Araki et al., 2007, 2008, 2009 et Fraser 2008).
Les taux de retour des alevins déversés en 2010 et 2011 sont faibles mais du même ordre de
grandeur que les taux précédemment estimés pour les smolts déversés dans l’Allier. Ces
estimations de taux de retour sont néanmoins préliminaires et des analyses statistiques plus
poussées pourraient permettre de déterminer un niveau d’incertitude autour de ces estimations.
Ce résultat confirme cependant l’intérêt d’utiliser plutôt les alevins que les smolts pour le
repeuplement car ils sont exposés beaucoup moins longtemps aux conditions d’élevage et donc
aux effets de sélection artificielle.
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Remettons cette conversation dans le sujet correspondant.
En amont de Poutès de 1946 à 1986 , zéro saumon ........
1986 mise en service du funeste ascenseur !!!!!
Alevinage en amont de Poutès de 2007 à 2011 ( 5 ans , 1 cycle ) .
Donc d’ après LOGRAMI , pour 700 saumons passés à VICHY , 100 passent à POUTÈS ..........
http://forum.club-des-saumoniers.org/up … 5eb643.png
Dernière édition de: Denis PRUDENT (09-09-2018 13:44:03)
Courbe personnelle : pourcentage Poutès vs Vichy .
Conclusion personnelle.