Vous n'êtes pas connecté.
Le forum du Club des Saumoniers comporte trois parties :
|
Modérateurs :
Artza64
,
gerard vieille hardy
,
Medram
Pour vous identifier sur le forum, c'est votre nom d'utilisateur qui doit être indiqué et non votre adresse mail |
Pages: 1
L'enquête publique sur le "Nouveau Poutès optimisé" est ouverte jusqu'au 28 décembre 11 heures. Voici quelques éléments à ré-écrire, mais qui donnent des pistes à suivre pour faire une réponse à cette escroquerie.
Motifs de refus du dossier EDF (en vrac)
Le projet représente un progrès apparent par rapport à l’existant. Mais partir d’une situation mauvaise pour arriver à une situation médiocre représente-t-il une solution ?
S’appuyer sur l’avis de l’Autorité environnementale, très critique sur le projet : tout y est ou presque
Rappeler les avis négatifs répétés de l’AFB Centre et les conditions strictes de la DREAL de bassin
Noter que la modification du renouvellement de concession a fait l’objet d’un simple avenant alors qu’elle remet fondamentalement en cause les attendus qui ont motivé ce renouvellement, en inversant les priorités : le devenir du saumon qui était majeur est devenu secondaire par rapport à la production hydroélectrique.
Les dates d’ouverture complète proposées par le pétitionnaire EDF ne sont déjà pas compatibles avec les périodes réelles de migration du saumon, qui se prolongent jusqu’en décembre. Cela sous-tend que le projet n’est rentable énergétiquement qu’avec les dates d’ouverture totale telles qu’annoncées par EDF. Si on respecte les périodes réelles de montaison du saumon, quid de la rentabilité du projet ? On voit bien par là que EDF a réussi à reverser à son profit les priorités définies par le renouvellement de la concession.
La production annoncée est très certainement surestimée, et fait craindre que pour des raisons de « rentabilité énergétique » les dates d’ouverture totale ne soient modifiées après coup. Indépendamment des autres dangers que représente ce projet c’est certainement la crainte la plus forte pour le futur.
Les dates d’ouverture totale ne sont pas dans le cahier des charges, mais dans l’attente d’un « règlement d’eau » postérieur à la validation administrative et pour lequel le pétitionnaire pourra exercer une influence qui historiquement a toujours tourné en sa faveur. De plus la « clause de revoyure », même inscrite dans le cahier de charges, met toute modification à une échéance d’au moins dix ans : constats, validation des constats, études, ré-études, etc.. L’exemple de la Dordogne est à cet égard très parlant : « Elle (EDF) n’agit jamais spontanément et attend simplement que les dysfonctionnements soient dénoncés par des tiers. Tous les dysfonctionnements décrits dans cette note ont été observés et relevés par MIGADO dans le cadre d'études et de suivis qu’EDF ne participe même pas à financer. Tout cela alors que selon la loi, c'est à l'Entreprise de s'assurer du bon fonctionnement de ses installations, dans le cadre d'un autocontrôle ». (Guy Pustelnik, Directeur général d’EPIDOR, in : Note barrages Bergeracois, 2011)
Rien n’est prévu pour la migration des anguilles
Des enjeux locaux placés très au-dessus des enjeux patrimoniaux de l’axe Loire-Allier, et soutenus par des personnes et des groupements qui ont foi en un repeuplement artificiel dont toutes les études scientifiques dénoncent l’inefficacité et les dangers.
Conclusion : Les kilowatts sont remplaçables, une espèce animale ne l’est pas. Eviter sa disparition doit être prioritaire car on ne peut pas compenser.
Seule la suppression du barrage pourra être compatible avec les enjeux de conservation d’une espèce unique et non remplaçable.
Hors ligne
Pour participer, c'est là:
https://www.registredemat.fr/reconfigur … esoptimise
Vous pouvez mouliner les éléments ci dessus avec une large partie de la doc qui est disponible sur le site de l'enquête publique (notamment avis DREAL de bassin, de l'AFB et du Conseil Scientifique Régional de Protection de la Nature), ce qui permet d'élaborer une réponse pertinente. Allez-y, on ne peut pas laisser faire "ça".
Merci
a+
R
Qu'est ce que la civilisation? Une fin en soi, ou un stade avancé de la barbarie? H. Melville
Hors ligne
Reçu quelques extraits (en italiques) commentés concernant la déposition de "Le Chant des Rivières", très favorable au "Nouveau Poutès optimisé" :on passe de 4 à 7,10 mètres, c'est cela la réalité objective de l'optimisation. On voit la différence entre les associations, qui vivent -mal- des cotisations de leurs membres, et les "fondations", qui vivent des dons de leurs donateurs. On peut se poser la question de savoir qui sont ces donateurs. Jugez vous-mêmes :
Le contrechant des rivières
« Convention pour une hydroélectricité durable », piloté par le ministère de l’écologie et cherchant à construire, entre tous les acteurs (hydro-électriciens, Etat, élus, ONG) l’hydroélectricité écologique de demain.
Commentaire
‘’Hydroélectricité écologique’’ est un oxymore par définition. On peut parler d’hydroélectricité ‘’soutenable’’ mais en aucun cas ‘’écologique’’.
Le Nouveau Poutès, élaboré en lien étroit avec l’Onema, consiste principalement dans l’abaissement de 13 mètres de l’ouvrage, la création de trois clapets centraux, ouverts à partir d’un débit de petite crue de 100 m3 seconde, de dispositifs de montaison et dévalaison enfin efficaces pour les saumons et d’autres espèces de poissons, migrateurs (anguille) ou non. La retenue passe d’une longueur de 3,5 km à 350 mètres, pour un volume de 13 000 m3 contre 2 millions de m3. Le débit réservé sous l’ouvrage est porté à 5 m3 par seconde. L’ouvrage, abaissé, complètement ouvert à certaines périodes, donc totalement transparent pour les sédiments permet de maintenir, grâce à la mise en place d’un dispositif de siphons innovant environ 80 % de la production d’électricité du site, en base avec un turbinage au fil de l’eau, et donc de maintenir les ressources liées à l’hydroélectricité dans un monde rural en difficulté économique. Le coût total de l’opération était évalué à 24 millions d’euros. En juin 2016, EDF, traversant une période difficile du fait de ses problèmes liés au nucléaire a failli rompre la convention passée avec l’Etat et la société civile, menaçant de ne pas réaliser le Nouveau Poutès si des économies substantielles n’étaient pas réalisées. En juin 2017, ces économies ayant été partiellement trouvées, le chantier de l’effacement a pu commencer. Il doit s’étaler sur 4 années. En suite d’études scientifiques plus détaillées sur la question de la dévalaison des smolts en partenariat avec le Conservatoire National du Saumon Sauvage, il a été montré que le maintien de l’ouvrage à une hauteur plus élevée, soit 7 mètres de hauteur au lieu de 4 permettait le franchissement très rapide es juvéniles de saumon au moment de la dévalaison. Ceux-ci en effet, au lieu des 20 jours en moyenne passés à rechercher l’entrée de l’exutoire de dévalaison ne mettaient plus que quelques heures à trouver la sortie, y compris dans une configuration plus haute de la retenue, gagnant un temps précieux dans la migration vers l’Océan. Forte de cette connaissance nouvelle (qui démontre la justesse des arguments des ONG qui ont souligné pendant des décennies le rôle négatif de la retenue pour la dévalaison des juvéniles), EDF propose donc une adaptation du design initial du Nouveau Poutès, permettant à l’entreprise de réaliser une économie supplémentaire, en ne créant de nouvelle prise d’eau et de siphons, deux aspects importants dans la reconfiguration de l’ouvrage. Les dispositifs de franchissement seraient modifiés, avec le maintien d’un ascenseur en rive droite pour la montaison. Elément très positif : le nouveau projet propose une ouverture complète des clapets 91 jours par an, assurant une transparence totale de l’ouvrage pendant des périodes importantes du cycle de vie du saumon. Le débit réservé ne serait pas modifié.
Ce passage est carrément mensonger : l’Onema avait donné un avis technique sur la forme pour un barrage à 4 mètres, n’ayant pas administrativement la possibilité de le contester sur le fond. Ses nouvelles missions en tant qu’AFB lui ont permis de donner un avis négatif sur ce nouveau projet. De plus les détails sur la longueur de la retenue et son volume sont ceux d’un barrage à 4 m et non à 7. On croirait ce passage, et bien d’autres dans cette contribution, directement écrit par le pétitionnaire et par tous ceux qui ont un intérêt personnel à en avoir des retombées. A cet égard le passage sur le repeuplement est caractéristique, et montre qu’au-rebours de toute la littérature scientifique récente, les désirs et les attentes de retombées diverses de quelques personnes l’emportent sur l’intérêt réel du saumon.
Dernière édition de: RODANGES (09-12-2018 12:05:12)
Hors ligne
AVIS APS , sur « Poutès optimisé » .
https://www.grosfichiers.com/YZI79biKJE … qv0vfoQ7eV
https://www.grosfichiers.com/KL4lRXToM7 … ZgXOB5DfdO
https://www.grosfichiers.com/OP8joaoupP … bQ4NL7vnx6
Dernière édition de: Denis PRUDENT (12-12-2018 13:14:29)
« La volonté ne peut se manifester que par des actions »
Victor Hugo ( 1834 )
Hors ligne
Ah! non! Cela ne va pas recommencer!
Si vous avez quelque chose à dire, formulez-le au lieu de nous pourrir avec des liens, toujours des liens, encore des liens.
Ras le bol, à moins que vous aussi vous jouiez au russe qui cherche à pourrir le forum depuis hier. Que je sache, les administrateurs vous l'ont déjà dit, et personnellement je considérerai que la prochaine fois que vous répondrez par des liens, je devrai faire une protestation auprès d'eux, ce que je n'avais pas fait jusque-là quoi que vous m'en ayez accusé en MP (chacun voit le monde à son image...)
Cela pour la forme.
Pour le fond, nous connaissons la position de l'APS, que je respecte tout en la considérant comme inadaptée. En effet il n'est pas niable que par rapport à la situation actuelle le projet (le 4ème d'EDF) représente une amélioration. Mais ce n'est pas un vrai progrès que de passer d'une situation lamentable à une situation médiocre. De plus, c'est acheter un chat dans un sac, car le règlement d'eau serait fixé après l'acceptation du projet, et il prévoit d'arrêter les ouvertures au 10 novembre, en pleine période de montaison. Les garanties données par EDF sont toujours les mêmes et jamais respectées comme on le voit sans cesse. Le problème, ce n'est pas qu'ils nous aient toujours menti, mais que désormais on ne peut plus les croire. Dans un contexte de chute des coûts de production de l'énergie et des renouvelables en particulier, EDF aura beau jeu de considérer qu'il faudra revoir les périodes d'ouverture totale pour que la production équilibre leurs prévisions. Et ayez l'honnêteté de reconnaître que les arbitrages se résolvent toujours en faveur d'EDF. C'est aussi pour cette raison que je milite pour l'ouverture à la concurrence.
Dernière édition de: RODANGES (12-12-2018 20:29:10)
Hors ligne
"C'est aussi pour cette raison que je milite pour l'ouverture à la concurrence."
Je pense effectivement, que ça devrait arranger pas mal de choses sur la gestion des barrages pour l'ensemble de nos rivières !!! (m.d.r)
Hors ligne
Oui, effectivement. Citez-moi un seul exemple de non-respect de cahier des charges ou de réglementation, de destruction de biotope etc... pour lequel EDF ait été condamné. Ils sont implantés au plus haut niveau de l'administration ,car provenant des mêmes grandes écoles.
Au moins on pourrait agir contre un société privée sans qu'elle puisse aller voir un ami au ministère. EDF cumule les deux tares majeures : entreprise avec monopole d'Etat et entreprise avec les prérogatives du privé.
Hors ligne
"Au moins on pourrait agir contre un société privée sans qu'elle puisse aller voir un ami au ministère. EDF cumule les deux tares majeures : entreprise avec monopole d'Etat et entreprise avec les prérogatives du privé."
Mr Rodange : que pensez-vous de la microcentrale du Biniou sur l'Aer qui, depuis 1965, interdit l'accès aux meilleures frayères de l'Ellé pour les saumons ?
Que je sache : cette microcentrale est privée et malgré de nombreuses actions d'associations reste toujours opérationnelle (en 2017 les travaux de mise aux normes pour la continuité des migrations de poissons n'avaient toujours pas été réalisés !).
Alors effectivement, mettons en concurrence EDF et tout ira pour le mieux en multipliant les actionnaires privés : que ce soit pour la gestion de nos rivières ou pire, pour la sécurité des populations sous les barrages.
Franchement, évitons de dire n'importe quoi...
Hors ligne
Sur les microcentrales, je suis d'accord avec vous : qu'elles appartiennent à des sociétés privées ou à des particuliers, elles posent des problèmes car l'Etat ne fait pas son travail. Mais le problème est celui du Droit des Moulins, ce qui n'a rien à voir avec les concessions. Là encore les services de l'Etat ont laissé durant des décennies le propriétaires d'anciens moulins s'affranchir de leurs devoirs de gestion des vannages et d'entretien, alors que les droits d'eau plus ou moins "fondés en titre" étaient toujours en vigueur. Les propriétaires s'en servent désormais pour installer des turbines qui tournent en permanence et n'ont rien à voir avec des roues et des meules qui ne tournaient ni toute la journée, ni toute la semaine, ni toute l'année. De plus il y a longtemps que les propriétaires d'anciens moulins ne respectent plus (quand ils les connaissent encore) les devoirs qui sont liés aux "droits d'eau", lesquels ne sont pas des droits de propriété mais des droits d'usage, révocables. Regardez un seuil de moulin : presque toujours le déversoir de crue déverse, au point que l'on trouve cela normal. Or un déversoir de crue ne peut déverser que lorsque les vannages sont ouverts mais ne suffisent pas : lors des crues.
Mais tout cela n'a rien à voir, juridiquement, avec des concessions de barrages. C'est pour cette raison qu'il est évident qu'un concessionnaire privé, même puissant, sera plus facile à forcer à respecter son cahier des charges et son règlement d'eau. Lorsque il a été question de mettre la concession Dordogne en concurrence, nous avons fait la "NOTE GEDRE" , et plusieurs pétitionnaires potentiels étaient nettement "mieux-disant" en matière environnementale que EDF. Or c'est bien le règlement d'eau, dont la philosophie est inscrite dans le cahier des charges, qui définit l'exploitation d'un barrage. Et jusqu'ici c'est toujours sous la pression d'EDF que les règlements d'eau sont écrits. Poutès en est un exemple : le règlement d'eau serait écrit après l'acceptation du projet. Et quand on pense que la fédération de pêche, l'APS, l'AIDSA, et le "Chant des Rivières", cautionnent cette monstruosité, on ne peut qu'être atterré.
Dernière édition de: RODANGES (16-12-2018 10:15:11)
Hors ligne
Revenons à nos moutons
Si ce n'est pas celle de Maître Patelin, il s'agit pourtant bien d'une farce.
En effet les périodes "d'ouverture totale" (de 10 mètres sur les 50 du barrage) prévues par le pétitionnaire sont le mois de mai, quand les saumons ne sont pas encore là, et les mois de septembre et octobre, à l'étiage. Arrêt au dix novembre, juste avant que les saumons ne se remettent route, et encore lorsqu'il y a un peu plus d'eau et de fraîcheur. Bref du foutage de gueule assumé.
A croire que EDF "tente le coup" des fois que cela marche, et si cela ne marche pas on gagne encore du temps en espérant que ce qui reste de vrai saumons va disparaître. On comprend pourquoi le club du CNS..E soutien ce projet absurde : ils n'ont objectivement aucun intérêt à ce qu'un vrai retour des vrais saumons réussisse car cela signifierait la fin de la salmoniculture.
Et "si n'y en a pus, n'y a qu'à en remet" et rouvrir la pêche. Avec quoi, bande d'andouilles, s'il n'y a plus de souche ?
Dernière édition de: RODANGES (19-12-2018 21:09:58)
Hors ligne
Avant-hier, le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a rendu un avis négatif sur le projet "Nouveau Poutès optimisé".
Un démenti cinglant à tous ceux qui pour des raisons, parfois assez troubles pour certains d'entre eux, soutiennent cette absurdité.
Dernière édition de: RODANGES (21-12-2018 10:17:58)
Hors ligne
bonjour à tous,
l'enquête publique se termine dans quelques heures !!!!
sur le net et consultable, dans la centaine de remarques ou de contributions, à peine le tiers est émis par des pêcheurs !
Alors nous ,membres du club des saumoniers , j'ai l'impression qu'on se préoccupent plus de nos "petites affaires internes" qu'a la défense de notre copain de jeu.
Pourtant il le vaut bien. Non? C' est trop polémique?
Si vous êtes à court d'arguments ou si vous ne voulez pas en avoir en lisant les remarques déjà formulées, il vous suffit juste d'écrire que vous n'êtes pas d'accord avec le projet et que vous souhaitez simplement l'arasement de Poutès !
ça va vous prendre 5 minutes, juste le temps de changer de mouche !
Merci à ceux qui ont déjà contribué
Courage .....
Dernière édition de: CLOD37 (27-12-2018 20:13:58)
Hors ligne
Merci Claude. Il y a deux sortes de pêcheurs : d'une part les défenseurs de ce qui fait l'essence de leur sport : le poisson, et d'autre part les consommateurs de pêche. Ce n'est pas condamnable, mais c'est bien dommage.
L'enquête publique se termine demain à 11 heures.
Dernière édition de: RODANGES (27-12-2018 20:17:02)
Hors ligne
Bonsoir à tous
Pour information des membres du CDS, on publie ici, un document rédigé par Bernard Rousseau un spécialiste reconnu de l'eau.
On invite nos membres à donner leur avis concernant cette enquête publique à l'adresse indiquée par Raphaël.
Merci d'avance car faut prendre le temps pour lire.
CA du CDS
ENQUETE PUBLIQUE : MAIRIE DE MONISTROL D’ALLIER
RECONFIGURATION DU BARRAGE NOMME « NOUVEAU POUTES OPTIMISE »
DU 27/11/2018 AU 28/12/2018
BERNARD ROUSSEAU
Président d’Honneur de France Nature Environnement
Administrateur de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne
Membre du Comité National de L’eau
A
Messieurs les commissaires enquêteurs : merci d’enregistrer que je suis
opposé à la réalisation du « Nouveau Poutès optimisé » et demande
l’arasement de Poutès.
I) Histoire de la relation entre EDF et l’Agence de l’Eau Loire Bretagne
à propos du barrage de Poutès-Monistrol
Une note d’information, concernant un projet d’accord de programmation entre l’Agence de
l’Eau Loire Bretagne et EDF (période 2019-2022) pour la restauration de la continuité
écologique dans le cadre de la reconfiguration du barrage hydroélectrique de Poutès
Monistrol, vient d’être présentée lors de la « commission des aides » du Conseil
d’administration de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne le 29/11/2018. Dans cette note
d’information sont, décrites les grandes lignes de ce nouveau dossier, qualifié de « Poutès
optimisé », dont la finalité est de favoriser la reconquête des frayères situées à l’amont du
barrage actuel.
Sans refaire l’histoire de Poutès, il est utile de rappeler que la préoccupation pour la survie de
la souche saumon de l’Allier apparaît dans un rapport daté de 1939 de la Direction générale
des eaux et forêts du Ministère de l’Agriculture. Un arrêté du Préfet de la Haute Loire en date
du 9 juillet 1918 « a autorisé la Compagnie de la Loire et du Centre à emprunter de la force
motrice à la rivière Allier pour la mise en jeu d’une usine hydroélectrique dans la commune de
Monistrol d’Allier. »
Dès 1930, l’administration des eaux et forêts bataille contre l’installation de Poutès Monistrol.
Elle fait remarquer en 1931, « que l’inutilisation des frayères en amont de Poutès Monistrol
entraînerait une réduction des deux tiers de la reproduction naturelle du saumon, car elles sont
les plus nombreuses et les plus favorables ».
1C’est alors qu’Eviter Réduire Compenser, (ERC) s’était invitée dans le débat, bien avant que
cette trouvaille ne rentre dans les lois Grenelle I et Grenelle II en 2010-2012. C’est une
anticipation historique, et un compromis qui va accompagner la chute vertigineuse de la
population de saumons comme de la biodiversité en général. Dès 1931, cette grande idée peut
se résumer de la sorte : si les saumons sont privés de leurs meilleures frayères pour se
reproduire, qu’à cela ne tienne, il suffira d’en fabriquer dans une pisciculture, à Brioude
notamment, ainsi va la compensation en 1930 ! Et en 2018, nous sommes toujours dans cette
logique avec la pisciculture de Chanteuges, mais de plus le projet de reconquête des frayères
à l’amont de Poutès nous occupe et occupe EDF qui a pris la suite de la Compagnie de la Loire
et du Centre, et qui nous propose des Poutès à géométrie variable.
Avant 1900, la population de saumons était impressionnante, et estimée par Thioulouse (1)
entre cinquante mille et 65 000 individus par an malgré la prédation humaine : c’était
l’abondance de la mer... à la montagne.
Après 1941, avec l’édification de Poutès, l’Age d’or du saumon touche à sa fin. Après la
pullulation, c’est la pénurie qui s’installe car d’autres facteurs comme la pollution de l’eau, les
obstacles sur l’axe Loire Allier, le bouchon vaseux de l’estuaire, la dégradation de la mer,
viennent affaiblir cette population dont le cycle de vie est fort complexe.
En 1986, pour franchir Poutès, un « ascenseur » à poissons est installé sans que cela provoque
une augmentation significative des effectifs,
Vers 1995, seulement quelques centaines de saumons sont observés à la passe à poissons de
Vichy.
Dans la période 2004, le renouvellement de la concession de Poutès Monistrol s’annonce,
c’est une opportunité pour revisiter les conditions de circulation des saumons dans le secteur
du barrage. Des réflexions sont conduites par les associations, des échanges ont lieu avec EDF
comme le 09 11 2004, et aussi avec la direction de l’eau du Ministère de l’environnement. En
2006 dans le prolongement de ces échanges, la D4E (MEEDDAT) avait déjà exposé dans le
détail les insuffisances et les points de contestation possibles de l’étude économique
présentée par EDF : en particulier, l’absence d’évaluation coût-bénéfice pour les différents
scénarios, la non-intégration d’éléments de valorisation économique des bénéfices
marchands et non marchands, les coûts environnementaux et les crédits engagés par l’Europe
et la France pour financer les différents programmes de restauration du saumon Loire Allier
(Plan Loire, Life, etc.).
A l’été 2006, le dossier Poutès reprend de la consistance quand EDF demande l’autorisation
pour une nouvelle concession d’exploitation du complexe hydroélectrique de Poutès
Monistrol. Ouverte le 20 juin 2006, l’enquête publique concernant le renouvellement de la
concession du complexe hydroélectrique du barrage de Poutès Monistrol, devait prendre fin
le Vendredi 21 juillet, elle a été prolongée de 15 jours, à la demande de France Nature
Environnement, car le dossier d’enquête publique ne présentait pas d’alternative au barrage
existant. En effet le renouvellement de la concession hydroélectrique du barrage de Poutès
Monistrol devait être mis en relation avec le maintien et le renforcement de la souche saumon
du bassin de la Loire et de l'Allier.
2Juillet 2009. Sortie du rapport de Jean-Claude Philippart commandé par le MEEDDAT :
EXPERTISE SAUMON – BARRAGE DE POUTES. Il est connu de tous les ligériens et des
spécialistes du saumon. Il fixe les contraintes appliquées au barrage de Poutès Monistrol pour
la pérennité de la souche saumon de l’Allier dont les meilleures frayères sont situées à l’amont
du site de Poutès placé à 850 km de l’estuaire. Il recommande, (p107) de son rapport : « Il faut
absolument être assuré que les contraintes diverses révélées lors d’une telle étude approfondie
ne conduiront pas à la construction d’un barrage nettement plus élevé que 2 mètres, ce qui ne
serait pas une solution acceptable pour maintenir une production d’hydroélectricité sur la
branche Allier du site de Poutès Monistrol. »
En 2011 EDF reconnaît qu’une alternative est possible, même si elle n’en veut pas. Il serait
donc possible, en lieu et place du barrage de 17.7m, de créer un barrage de 3 m de haut, tout
en conservant 66% de la production hydroélectrique (30 GWH contre 45 GWH aujourd’hui ou
avant-hier). Déjà à cette époque sur le plan économique, EDF nous livre des chiffres bruts
sans explication des calculs. A un moment, on envisage même le remplacement de Poutès par
un ouvrage « gonflant » et escamotable de quelques mètres de hauteur, et situé à quelques
centaines de mètres à l’amont de l’ouvrage actuel. Avec de multiples négociations le dossier
suit son cours avec la Direction de l’Eau de l’époque pour un nouveau Poutès qui ferait environ
4m de haut et qui serait équipé de dispositifs de franchissement efficaces. Cette option
implique la déconstruction partielle de l’ouvrage ancien.
Le 6 octobre 2011, Madame Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Ecologie, présente
officiellement le projet de Poutès avec un seuil présentant une hauteur de chute de 4 mètres :
fin du bras de fer ? Pas si vite, avec un Etat dans l’Etat, tout est possible ! Et le 3 avril 2015,
EDF obtient le renouvellement de la concession pour une durée de 50 ans, alors que celle-ci
devait être de 40 ans : quel art de la négociation, encore ça de gagné !
Le 8 mars 2016, le dossier Poutès est présenté à la commission « Interventions » du CA de
l’Agence de l’Eau Loire Bretagne qui aujourd’hui a changé de dénomination pour devenir
commission des « Aides ». Ce nouveau Poutès ferait 5 mètres de hauteur, avec un dénivelé
amont aval de 3.9 mètres qui placerait le niveau de la retenue trois mètres sous la partie
supérieure de la prise d’eau qui par voie souterraine alimente l’usine de Monistrol, d’où la
mise en œuvre de surpresseurs pour compenser ces trois mètres. A bien le regarder, ce
dispositif ne fait pas dans la simplicité, et évoque une solution tirée... par les cheveux et qui
n’est pas pour convaincre certaines associations dont FNE !
Le 24 mars 2016, réunion du Conseil d’Administration de Loire Bretagne, le projet du nouveau
Poutès est examiné. La Commissaire du gouvernement est l’avocate persuasive d’un projet
élaboré dans un esprit « gagnant-gagnant », aussi bien pour l’énergie électrique renouvelable
que pour la biodiversité avec le développement du saumon, cette espèce emblématique. De
plus, c’est une prime à la vertu car il sera possible d’observer les saumons dans la chambre de
vision de la passe à poissons de Poutès, et ceci après une migration de 850km en eau
douce. Pour les générations futures, c’est une pédagogie de l’effort toujours recommencé !
Après un tel plaidoyer, difficile d’être critique, et le vote du CA sera acquis selon les
orientations de la Commission Interventions. Mais avons-nous beaucoup d’exemples où il en
3serait autrement ? Après ce vote, l’affaire est amenée à suivre son cours, les travaux devant
commencer vers le 15 juin 2016.
Sauf, qu’au 15 juin 2016, deux mois après ce vote historique, alors que les travaux devaient
commencer, l’Agence de l’Eau, les membres du CA, donc des financeurs, apprennent par la
presse qu’EDF ajourne son projet : un peu cavalier le procédé ! C’est Monsieur Levy, PDG de
EDF, qui annonce que les travaux sont reportés et s’étaleront, non pas sur trois ans mais sur 6
années, du fait de la baisse du prix de l’électricité sur le marché, en regard du coût des travaux
estimés à 24 millions d’euros.
Pendant 14 mois, le dossier Poutès est en apesanteur, et le représentant d’EDF au Conseil
d’administration de l’agence est sollicité par les administrateurs qui suivent ce feuilleton, et
qui cherchent à savoir comment évolue le dossier. La grande idée évoquée par le représentant
d’EDF au CA de Loire Bretagne est que l’entreprise cherche à construire un projet moins
coûteux, l’idée maîtresse étant de remplacer les surpresseurs par des siphons.
Le 1 er juin 2017, de 9h à 10h, le « nouveau Poutès » est présenté par des ingénieurs d’EDF lors
d’une « réunion d’information » aux membres de la commission des interventions qui le
souhaitent. La présentation est très générale et pour la première fois nous avons un visuel qui
représente les siphons, exit les surpresseurs. Sur le PPT de présentation, on note une
profession de foi : c’est « Un dispositif innovant en siphon permettant de conserver 85% de la
production ». On peut alors penser que cette solution est retenue avec un barrage de 5 mètres
de haut équipé de passes à poissons et de deux clapets permettant le transit sédimentaire.
Toujours le 1 er juin 2017, à partir de 10 h, réunion de la commission des interventions après
la réunion du « groupe d’information ». Le dossier du nouveau Poutès est à l’ordre du jour, et
le représentant d’EDF sort de la salle comme il se doit quand un dossier concerne un
administrateur. Curieusement dans le document de présentation de l’agence, on ne trouve
nulle trace des siphons et dans le visuel qui représente le nouveau Poutès, ce sont les
surpresseurs qui apparaissent : allez comprendre ! Mais moyennant quelques réserves, le
projet est adopté.
Le 22 juin 2017, se tient le Conseil d’administration, il fait suite à la commission des
interventions du 1 er juin, et comme il se doit, le dossier nouveau Poutès est à l’ordre du jour
et, selon le vote d’orientation de la Commission Interventions, un nouvel accord de
programmation est signé entre l’agence et EDF qui renvoie dans les archives celui qui a été
signé le 24 mars 2016 ! Le représentant d’EDF devrait s’estimer satisfait, et pourtant il dénonce
sur un ton polémique la teneur du compte rendu de la « réunion d’information » du 1 er juin
car celui-ci contiendrait, entre autres, une référence au rapport Philippart, qui selon lui,
n’aurait pas été évoqué au cours de cette réunion technique. Développer une polémique à
propos de ce rapport apparaît inapproprié, ce qui devrait inciter tout esprit curieux à en relire
les bonnes feuilles et notamment que les contraintes ne conduiront pas à la construction d’un
barrage nettement plus élevé que 2 mètres. Avec un Poutès à 3.90, on est loin des 2 mètres
recommandés par J-C Philippart, et rappeler l’existence de ce rapport, c’est faire remarquer
qu’EDF fait peu de cas de l’avis du scientifique Philippart, et qu’elle reste dans une démarche
qui privilégie la production électrique au détriment des exigences biologiques du saumon : ce
qu’elle a toujours fait !
4Le 18 juillet 2017, alors que les affres du CA du 22 juin s’estompent dans la moiteur de l’accord
de programmation entre EDF et l’Agence de l’Eau, trois semaines après le CA du 22 juin, un
nouveau coup de théâtre se produit : EDF rencontre la DREAL de bassin pour lui présenter un
autre projet qualifié de Poutès optimisé » de 7.1m de hauteur. Enfoncés les 2 mètres de
Philippart !
En octobre 2017, EDF abandonne une fois de plus l’accord de programmation qui avait été
signé, et opte pour le « Poutès optimisé » ce qui entraîne la modification de la concession
accordée en juillet 2015.
Le 29 décembre 2018, donc 18 mois après le CA du 22 juin 2017, le dossier du « Poutès
optimisé » revient donc devant la commission des aides du CA de Loire Bretagne. L’objectif
est de préparer le dossier pour les futures réunions de la commission des aides et du CA de
Loire Bretagne de mars 2019 pour un nouvel accord de programmation entre l’agence et EDF :
ce ne sera jamais que le troisième ! A la suite de ce l’on peut appeler ‘’les errements de EDF’’,
pour ne pas aller jusqu’à considérer son attitude comme porteuse de manipulation, notre
confiance dans cette entreprise est très largement entamée. C’est donc avec beaucoup de
défiance que nous allons examiner le projet de nouveau Poutès optimisé, dont la note
technique versée à l’enquête publique date du 20 février 2018.
II) Dossier d’enquête publique du « nouveau Poutès optimisé »
A) La qualité des documents de l’enquête . Avec une hauteur de 7.10 mètres,
ce « Poutès optimisé » est en contradiction avec les recommandations du rapport Philippart,
ce qui est son point faible. Par contre il permet d’alimenter la prise d’eau directement sans
surpresseur et sans siphon, ce qui devient son point fort pour EDF, car cela permet une
réduction substantielle du coût du projet. En fait cet objectif devait être très probablement
poursuivi, depuis le début par EDF. Les deux vannes situées au centre du barrage pour
l’évacuation des sédiments, seront amenées à jouer un rôle qui n’était pas annoncé dans les
projets précédents : permettre la circulation des migrateurs. Il faut déjà comprendre
comment ces vannes seraient implantées entre les anciennes piles au centre du barrage. Cet
exercice n’est pas aisé car les plans présentés dans les documents techniques qui
accompagnent le dossier d’enquête publique, sont partiels, et surtout sans mises en
perspective par rapport à l’ensemble du dispositif.
De plus les plans sont illisibles, l’impression est mauvaise et ils sont griffonnés. Un exemple, la
(fig19) qui concerne l’ensemble de l’ouvrage est déclarée vue depuis l’aval, alors que
manifestement la vue est de l’amont. Ce sont des détails qui ne facilitent pas la lecture, mais
surtout qui traduisent un manque de soin et de relecture du dossier et qui laisse entendre que
nous sommes en présence d’un « nouveau Poutès optimisé » d’occasion mais non révisé.
5B) La circulation des migrateurs au travers de l’ouvrage.
B1) L’effet de masse sur les migrateurs . Les vannes étant remontées, la retenue
serait vide et, selon l’étude d’impact, aucune dénivellation n’apparaîtrait entre l’amont et
l’aval du barrage, ce qui permettrait la circulation sans contrainte des saumons. Est alors
présentée l’image d’un barrage qui ne barrerait plus l’Allier pendant le temps où les vannes
seraient relevées. Une communication approximative accompagne cette image de
transparence absolue et de continuité écologique de l’Allier pendant 91 jours, temps annoncé
de durée de cette opération dans le dossier d’enquête.
Venant s’inscrire contre cette image, les vannes apparaissent bien petites sur les visuels
présentés, par rapport à la largeur totale de l’ouvrage. Les deux pertuis centraux présentent
une largeur cumulée de 10 mètres pour une largeur de la base du barrage de l’ordre de 50
mètres (chiffre qui n’est pas renseigné dans le dossier technique) soit 20% de la largeur de
l’Allier à cet endroit. Cette comparaison montre que l’effet de masse du barrage ne sera
aucunement estompé par les deux ouvertures quand les deux vannes seront remontées.
Cinquante mètres de longeur et plus de 7 mètres de hauteur apparentent « Poutès optimisé »
à un immeuble de trois étages. L’effet de répulsion agira, ralentissant la montaison des
saumons : on ne peut donc pas considérer que cet aménagement est équivalent pour le
saumon de l’Allier à une absence d’obstacle, et certainement pas équivalent à ce que
préconisait J-C Philippart à cet endroit crucial ? Il est évident que la réutilisation des
soubassements du barrage de Poutès qui conduit à la réduction des coûts, introduit une
limitation dans la possibilité de faire des vannes plus larges.
B2) Temps et périodes d’ouverture des vannes. Les deux vannes centrales
vont aussi être utilisées pour permettre la montaison et la dévalaison des saumons : c’est la
‘’transparence’’. L’étude d’impact annonce que cette transparence sera de 91 jours en deux
périodes sans que la justification de ces 91 journées soit elle très transparente, pourquoi pas
120 jours ? De même sont annoncés les mois de transparence : Mai, Septembre, Octobre. Il
est également indiqué que « Les dates et modalités précises restent à caler par un comité de
suivi dont la composition sera définie dans le règlement d’eau. Pour accorder du crédit à cette
proposition, encore faudrait-il oublier les deux accords de programmation adoptés par le CA
de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, et non signés par EDF, ce qui nous vaut le plaisir de cette
nouvelle enquête publique. Autre singularité, les mois de novembre et décembre ne sont pas
inclus dans cette liste, alors qu’avec la montée des débits de l’Allier et la baisse de la
température de l’eau, les saumons reprennent leur migration et ceux qui passent à Poutès, le
font majoritairement à cette période. Dans une année faste comme 2006, 153 saumons
avaient passé Poutès en empruntant l’ascenseur, alors qu’en 2017 ce chiffre tombe à 28.
D’ailleurs cette année 2018, des saumons passaient encore à Poutès au 13 décembre alors
qu’un seul était passé en mai. C’est donc une aberration d’exclure les mois de novembre et
de décembre de la période de transparence.
Avec la fin de la transparence, un autre problème se pose. Les vannes étant abaissées, la partie
amont de Poutès sur 400 mètres, perdra son caractère de rivière avec ses radiers, et si des
saumons ont commencé leur reproduction, leurs frayères seront perdues. De même à l’aval
6de Poutès jusqu’à Monistrol, avec le changement de régime hydraulique, (débit réservé) là
aussi la probabilité de destruction des frayères sera forte.
B3) 4 mois pour la montaison. Pour éviter cette situation, la solution consiste à
étendre la période de transparence pendant les mois de novembre, décembre, janvier,
février, jusqu’à la sortie du gravier de petits saumons viables. C’est la logique qui est inscrite
dans l’idée d’un barrage à 7.10 mètres avec vannes que l’on ouvre pour faire circuler les
saumons. La seule justification d’un « nouveau Poutès optimisé », serait de permettre la
reproduction du saumon à l’amont de Poutès, là où les conditions de reproduction sont les
meilleures pour augmenter la population de ce migrateur.
Pourquoi déconstruire un ouvrage, le « Poutès 1941 », à l’impact catastrophique sur le plan
biologique certes, mais qui produit de l’électricité depuis bien longtemps, et prendre des
demi-mesures de transparence en septembre et octobre alors que le plus souvent la reprise
de migration n’est pas déclenchée ? En effet en septembre et octobre, les débits sont plutôt
faibles, ainsi que la demande électrique, ne pas turbiner dans cette période a des
conséquences économiques limitées, et la transparence est peu pénalisante. En novembre et
décembre c’est l’inverse, mais l’efficacité du « Poutès optimisé » ne rend pas optimiste, les
saumons devant prendre l’ascenseur pour franchir l’obstacle : un non-sens au regard de
l’ambition annoncée et de son coût d’investissement !
C) Contraintes économiques contre la survie du saumon
C1 L’intérêt de la concession . Dès l’origine du projet de reconquête de la
continuité à Poutès, l’idéologie qui domine se résume à une opération qui met en compétition
le coût de transformation du vieux Poutès, le prix de vente de l’électricité, et les meilleurs
dispositifs pour le développement et la survie du saumon. C’est donc un combat entre
l’économie et la biodiversité, un combat que la biodiversité perd presque toujours. S’il en était
autrement, l’UICN et autres organisations internationales et groupes de chercheurs
n’alerteraient pas régulièrement sur cet état de fait. Quoi qu’il en soit, EDF adopte une
position vers 2011 que l’on voit apparaitre dans le rapport de Guéric Perardel de EDF CIH
Grenoble qui renseigne sur la démarche : « Il était notamment nécessaire de concevoir une
solution dont le coût et le bilan économique permettent de justifier l’intérêt de la concession ».
C2 Des documents confidentiels. A la lumière de cette phrase, on voit bien que,
dans ces histoires de nouveau Poutès, le saumon est la variable d’ajustement, il devient
secondaire par rapport aux problèmes économiques générés par les différentes solutions et
par le renouvellement de la concession. Ce sont d’ailleurs ces règles et ces calculs
économiques qui gouvernent les périodes de transparences. Mais ces règles sont
particulièrement opaques car, dans l’étude d’impact et autres documents, il est clairement
indiqué qu’elles sont confidentielles pour des raisons de secrets économiques. Comment dans
ces conditions, pouvoir apprécier le bienfondé des affirmations d’EDF ? Le « nouveau Poutès
optimisé » avec son ascenseur de récupération est aujourd’hui estimé à 17 M€ HT contre un
coût du « nouveau Poutès » en 2016 estimé à 24 M€ HT. La justification économique de cet
investissement repose sur son amortissement qui lui-même dépend du prix du Kwh,
aujourd’hui et demain. D’ailleurs demain, si le prix de l’électricité baisse, la tentation sera très
7grande d’effacer complètement les transparences : on se retrouvera alors avec un « nouveau
Poutès » de 7.1 mètres équipé d’un ascenseur bien moins performant que la passe à poissons
qui avait été envisagée en mars 2016. L’Agence de l’Eau doit-elle dépenser en 2019, tant
d’argent pour des résultats aussi incertains ? Ne faudrait-il pas, purement et simplement,
engager la suppression du vieux Poutès : seulement 2M€ !
D) Saumons à Poutès : combat entre biodiversité et productivité
D1 l’illusion du gagnant-gagnant. La restauration de la continuité à Poutès avait
été présentée lors de CA du 24 mars 2016 par la commissaire du gouvernement, comme
l’obtention d’un compromis gagnant-gagnant ! Mais cette vision purement politique où les
deux parties en présence, d’un côté les producteurs, de l’autre les protecteurs, repartent
insatisfaits, ce qui serait un gage d’équilibre dans le compromis trouvé, ne serait certainement
pas partagé par les saumons s’ils avaient la parole facile pour raconter leur histoire qui
ressemble à celle des peuples opprimés.
Tous les migrateurs sont des témoins des bouleversements du monde, de la dérive des
continents à la tectonique des plaques. Les poissons migrateurs au long cours, comme
l’anguille, le saumon, la truite de mer, l’alose, la lamproie, sont porteurs de mystères, ce sont
des témoins vivants de l’évolution de notre planète, qui visitent le monde comme les
hommes, mais sans bateau, ni avion, et en butant sur les obstacles que nous créons. Ils
forment un patrimoine de l’humanité, la perte de biodiversité serait-elle un sujet mineur pour
nos contemporains ?
D2 Les saumons de l’Allier sont uniques. La souche saumon de l’Allier est
constituée par des spécimens qui ont passé 2 à 3 étés en mer, ils sont donc puissants et de
grande taille, ce qui leur permet lors de leur montaison de parcourir en rivière les 800 km qui
les séparent des premières zones de frayères. Cette caractéristique fait que la souche Allier
est quasiment unique, elle constitue un élément de notre patrimoine biologique à partir
duquel pourraient être recolonisées de nombreuses rivières en Europe, elle mérite donc une
attention et un traitement particuliers. Mais cette souche pourrait disparaître, ce qui n’est pas
le cas pour la production électrique, où les Kwh sont interchangeables, et peuvent être
produits pratiquement en tous lieux et par toutes les techniques disponibles. C’est pourquoi
la pérennité de la souche saumon de l’Allier ne doit pas être mise en compétition avec des
Kwh.
E) La souche saumon de l’Allier n’est la propriété de personne
Le patrimoine de l’humanité n’appartient à personne, par contre chacun se doit de le protéger
de manière à assurer sa pérennité. Ainsi le saumon de l’Allier n’appartient pas plus à la DREAL
de Haute Loire au motif que les saumons s’y reproduisent, qu’aux pêcheurs à la ligne qui
rêvent de réouverture de sa pêche. La responsabilité de tous est d’agir au mieux, chacun
dans son secteur de bassin où circulent les saumons, à la montaison comme à la dévalaison.
Que l’on soit de Haute Loire ou non, nous sommes tous concernés par la prédation des silures
en Loire moyenne, mais aussi par l’effondrement de la biodiversité qui s’y manifeste. Comme
nous sommes tous concernés par la solution qui sera mise en œuvre à Poutès. Il y a donc une
8cohérence de bassin à faire vivre, qui est le mieux placé pour l’accompagner ? Evidemment la
DREAL de bassin et les services compétents de l’AFB. Le patrimoine saumon de l’Allier est pour
le moins un patrimoine de bassin, ceci est d’autant plus évident que l’Agence de l’Eau finance
et pourrait financer les actions à Poutès, c’est pourquoi il est nécessaire de se souvenir que
chacun apporte sa contribution financière (redevance) à l’Agence de l’Eau depuis la Haute
Loire jusqu’à à l’extrémité de Bretagne, ce qui impose que chacun puisse donner un avis sur
ce qui se fait à Poutès. Reste le fan club d’EDF en Haute Loire. Des collectivités, la Fédération
de pêche 43, des associations pour certaines atypiques dont les motivations, diverses et
variées sont toujours en phase avec les Poutès1, Poutès2, Poutès3, au travers des co-
constructions successives : un mystère qui repose sur la force de persuasion de l’électricien
national ! Mais il est inexact de dire dans un raccourci manipulatoire que toutes les
associations sont favorables au « Poutès optimisé » : car certaines, et non des moindres, sont
opposées, Nature Haute-Loire, la FRAPNA Loire, la FRAPNA régionale, La FRANE, ANPER TOS,
FNE....
F) Conclusion
Après l’analyse des documents d’enquête et la consultation des nombreux documents à la
disposition d’un administrateur de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, la conclusion qui était
celle de France Nature Environnement, le 9 Mai 2011 rapportée dans sa lettre à Madame
KOSCIUSKO-MORIZET, Ministre de L’Ecologie, du Développement durable, des transports et
du logement, reste la même, notamment le démantèlement du barrage de Poutès. A la
lumière des différentes solutions proposées par EDF et abandonnées, le « nouveau Poutès
optimisé » n’apparaît pas plus judicieux que les précédents : avec 7,1 mètres de hauteur, il est
incapable de tenir ses promesses de transparence : en conséquence je suis opposé à cette
réalisation, et demande l’arasement de Poutès.
Avec mes remerciements, Messieurs les commissaires enquêteurs.
Bien cordialement
Orléans le 27/12/2018
BERNARD ROUSSEAU
Président d’Honneur de FNE
Administrateur de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne
PJ : lettre de FNE à Madame Nathalie Kosciusko-Morizet Ministre de l’Ecologie,
du Développement durable, des Transports et du Logement le 9 mai 2011 avec
la signature du Président de France Nature Environnement de l’époque
Monsieur Bruno Genty.
9
Hors ligne
mais arasez moi ce putain de barrage bordel!!!!.
Hors ligne
Il te reste une heure et demie pour t'exprimer sur le site de l'enquête.
Merci au CA pour le soutien.
Dernière édition de: raphaël (28-12-2018 11:08:40)
Qu'est ce que la civilisation? Une fin en soi, ou un stade avancé de la barbarie? H. Melville
Hors ligne
Ci-dessous, le mail que j'ai reçu suite à mes observations:
Bonjour Jean LENSI,
Nous vous remercions pour le dépôt de votre observation sur le registre dématérialisé de l'enquête publique RECONFIGURATION DU BARRAGE DE POUTES
Celle-ci a été déposée sous le N°135 le 28/12/2018 11:25:48.
Votre observation :
Les saumons de Loire sont sur le point de disparaître. Seules quelques centaines d'individus parviennent aujourd'hui à Vichy malgré les "plans saumons" qui se sont succédés depuis une quarantaine d'années.
Or la souche du saumon "Loire-Allier" est unique au monde par sa résistance et sa capacité à remonter plus de 900 km de rivière depuis l'océan jusqu'aux frayères du Haut-Allier.
Ce poisson emblématique a déjà payé un lourd tribut à la production d'électricité puisque par exemple les grands barrages de Grangent et de Villerest lui interdisent l'accès aux frayères de la Loire supérieure.
Sur l'Allier, il peut rester un espoir de le sauver à condition de lui ouvrir totalement l'accès aux frayères de Haute-Loire. Or le barrage de Poutès met un terme quasi définitif à cet espoir.
Le projet du nouveau Poutès contient peut-être un semblant d'amélioration par rapport à l'actuel, mais les modifications prévues ne pourront en aucun cas être suffisantes pour garantir l'accès d'un nombre suffisant de géniteurs aux frayères se situant en amont de l'ouvrage.
Il est est de même pour les autres migrateurs tels que l'anguille, espèce pour laquelle rien n'est actuellement prévu.
Au moment où la biodiversité devient un enjeu capital et à l'heure du réchauffement climatique qui contribue à mettre à mal cette biodiversité, j'affirme que seul l'arasement du barrage de Poutès peut désormais sauver le saumon de Loire et permettre ainsi que les générations futures le connaissent encore.
Cordialement,
L'équipe de Registre Démat
Dernière édition de: salmo69 (28-12-2018 12:47:40)
Jean
Hors ligne
La presse semble avoir pris conscience du fait que les associations ne sont pas toutes béni-oui-oui, et en rend compte. On trouvera ci-joint deux articles de deux journaux que l'on peut qualifier "d'opposition". Il est dommage que "La Montagne" n'en fasse pas autant, mais que voulez-vous, le consensus mou est la pierre angulaire de la survie de la presse locale, et les journalistes apprennent désormais leur métier à l'école hôtelière : ils passent leurs articles comme on passe les plats.
On notera que l'APS est absente des remarques des journalistes. En un sens c'est dommage, mais il est vrai aussi que leur déposition est plus un "rapport moral' du travail par ailleurs remarquable de cette association qu'une analyse réelle de l'enfumage d'EDF. Ou, si l'on préfère, une présentation des actions de l'APS mais non une véritable déposition
http://forum.club-des-saumoniers.org/up … itre-2.jpg
Je ne suis pas arrivé à mettre le deuxième article. Si quelqu'un a un système simple, du style "insérer une image", qu'il me le fasse savoir, parce que, bien qu'ayant été enseignant toute ma vie, je ne comprends rien à ce qui m'est proposé pour simplement insérer une image, et ne sais toujours pas comment la première est arrivée là.
Dernière édition de: RODANGES (10-01-2019 13:19:20)
Hors ligne
Merci Rodanges,
... je pense que la lecture de cet article sera plus aisée ci-après:
Des associations opposées au projet
■ Des voix pour dire non au « Nouveau Poutès optimisé » lors de l’enquête publique
L'Éveil de la Haute-Loire6 Jan 2019Philippe Suc philippe.suc@centrefrance.com
PHOTO LA MONTAGNE
BARRAGE. Des associations dénoncent un « mauvais projet » et continuent à réclamer un arasement de l’ouvrage.
Le projet de reconfiguration du barrage de Poutès sur l’allier est loin de faire l’unanimité si l’on en juge par plusieurs remarques lors de l’enquête publique.
L’enquête publique avant la nouvelle configuration du barrage de Monistrold’allier, baptisée « Nouveau Poutès optimisé », a pris fin le 28 décembre.
Si plusieurs associations, telles que la Fédération de pêche de la Hauteloire et SOS Loire Vivante se montrent plutôt favorables au projet, d’autres en revanche émettent des réserves. Un certain nombre d’associations de protection de la nature ont réaffirmé leur opposition au projet lors de cette phase d’enquête.
C’est le cas, entre autres, de Nature Hauteloire, le Conseil national de la protection de la nature, la FRAPNA, le Conseil scientifique régional du patri moine naturel, l’agence française pour la biodiversité, ou encore l’association nationale pour la protection des eaux de rivière truites, ombres, saumons (AMPER TOS).
Pour cette dernière par exemple : « Il n’est pas acceptable QU’EDF souhaite imposer un ouvrage à 7,10 mètres, alors même que plusieurs rapports d’expertise avaient préconisé, soit l’arasement du barrage, soit un barrage d’au maximum 2 mètres ».
« L’avenir du saumon en danger »
Pour Josselin de Lespinay, membre du Bassin Loire Bretagne, « le dossier présenté par le pétitionnaire est très peu clair et les diverses interprétations que l’on peut avoir de sa mise en oeuvre montrent à l’évidence que le devenir du saumon, espèce emblématique, est en grand danger par un projet peu fiable ».
La position de France nature environnement reste inchangée par rapport à celle qu’elle avait présentée en mai 2011 à Nathalie Kosciuskomorizet, alors ministre de l’écologie et du Développement durable. L’association campe sur l’option du démantèlement du barrage.
Bernard Rousseau, président d’honneur de France nature environnement, rappelle que c’est après 1941, avec l’édification de Poutès, que l’âge d’or du saumon a touché à sa fin. Dans le « Nouveau Poutès », deux vannes centrales seraient utilisées pour permettre la montaison et la dévalaison des saumons en mai, septembre et octobre.
Les dates et modalités précises seraient à caler. Bernard Rousseau remarque qu’en octobre la reprise de la migration n’est pas toujours déclenchée.
En 2018, des saumons ne passaientils pas encore à Poutès au 13 décembre alors qu’un seul était passé en mai ?
Bernard Rousseau ajoute : « Depuis l’origine du projet de reconquête de la continuité à Poutès, l’idéologie qui domine se résume à une opération qui met en compétition le coût de transformation du vieux Poutès, le prix de vente de l’électricité, et les meilleurs dispositifs pour le développement et la survie du saumon. C’est donc un combat entrel’économie et la biodiver sité, un combat que la biodiversité perd presque toujours ».
Et Bernard Rousseau de conclure : « Le « Nouveau Poutès optimisé » avec son ascenseur de récupération est aujourd’hui estimé à 17 M€ HT contre un coût du « Nouveau Poutès » en 2016 estimé à 24 M€ HT »
Quelle justification économique ?
Toujours selon le président d’honneur de France Nature environnement : « La justification économique de cet investissement repose sur son amortissement qui luimême dépend du prix du Kwh, aujourd’hui et demain. D’ailleurs demain, si le prix de l’électricité baisse, la tentation sera très grande d’effacer complètement les transparences : on se retrouvera alors avec un « Nouveau Poutès » de 7,1 mètres équipé d’un ascenseur bien moins performant que la passe à poissons qui avait été envisagée en mars 2016. L’agence de l’eau doitelle dépenser en 2019, tant d’argent pour des résultats aussi incertains ? Ne faudraitil pas, purement et simplement engager la suppression du vieux Poutès : seulement 2 M€ ! ». ■
Pourquoi un barrage d’une hauteur de 7,10 mètres ?
La biodiversité sort toujours perdante
Jean
Hors ligne
Oui, on se sent un peu moins seul et un peu d'espoir renaît...
Qu'est ce que la civilisation? Une fin en soi, ou un stade avancé de la barbarie? H. Melville
Hors ligne
Et voilà... la conclusion est tombée. Fallait pas se faire d'illusions, forcément c'est favorable avec quelques réserves, notamment la faisabilité d'une passe à poissons à bassins fonctionnelle à 100% hors transparence. Bref encore une enquête complètement impartiale et tout à fait objective , la commission a donné un quasi blanc seing et zou!!
On se demande aussi pourquoi l'avis d'assos qui ne sont ni d'utilité publique ni agréées au titre de l'environnement semble plus compter que celui de celles qui le sont...
Je vous renvoie au tableau de synthèse en fin de document: arasement 32, avis défavorables 42, concertation insuffisante 5!! Avis favorables: 24 seulement. Et on nous parle de démocratie? C'est quoi ces conneries? M'en vais mettre un gilet jaune aux saumons...
La suite à la centrale de Vichy, puisque tout est permis...
Sale journée...
a+
R
Qu'est ce que la civilisation? Une fin en soi, ou un stade avancé de la barbarie? H. Melville
Hors ligne
Et oui Raphaël, et ce qui est encore + drôle c'est que le commissaire enquêteur n'a pas pris en compte tous les avis de ceux qui comme moi on écrit en préambule qu'ils étaient pour l'ara sèment de Poutès, les considérant comme hors sujet !....
Les seuls commentés sont ceux qui relèvent des modalités de gestion, au sens large, du barrage une fois ce dernier construit !
A+
Claude
Hors ligne
La question est maintenant de soutenir le collectif d'assos qui vont aller au contentieux dès que le préfet aura signé. Il est intéressant de noter que les commentaires des opposants n'ayant même pas été évoqués il y a là un angle d'attaque du point de vue administratif : on conteste la décision des "commissaires-quêteurs de rémunérations accessoires" à travers ce biais puisqu'ils les passent sous silence alors qu'ils évoquent les commentaires de l'APS, et il n'est pas normal que ceux d'ANPER et de FNE (pour ne citer qu'eux) ne soient pas repris.
Bref, on va vers le contentieux, et il y faut des moyens. Financiers. www.anper-tos.fr si vous voyez ce que je veux dire...
L'AG de ANPER a lieu ce samedi 16 février à Tours (salle Jacques Villeret 11 rue de Saussure) à 10h, avec le matin une conférence de Bernard Rousseau sur la gestion de l'eau en France, les agences, les comités de bassin etc., suivie d'une intervention de Raphaël Amat sur les migrateurs, puis de l'AFB sur la continuité, avec visite de la rivière de contournement s'il fait beau. Et il fera beau, c'est un ordre....
Dernière édition de: RODANGES (12-02-2019 19:36:10)
Hors ligne
Copie du courrier expédié ce jour au Préfet de Haute-Loire par un collectif d'associations.
Association Nationale pour la Protection des Eaux et des Rivières
France Nature Environnement Loire
Fédération de la Région Auvergne pour la Nature et l’Environnement
Nature Haute-Loire
Fédération pour l’Environnement et la Nature du Puy-de-Dôme
France Nature Environnement Allier
France Nature Environnement Auvergne Rhône-Alpes
à
Monsieur le Préfet de Haute-Loire,
TOURS, le 8 février 2019
OBJET : Rapport des commissaires-enquêteurs sur l’enquête publique ayant pour objet le projet d’autorisation de reconfiguration du barrage de Poutès sur les communes de Monistrol d’Allier, Alleyras et Saint-Préjet-d’Allier.
Monsieur le Préfet,
Après analyse des conclusions et du rapport des commissaires-enquêteurs, et lecture du Code de l’Environnement (1), nous nous permettons de faire les observations suivantes :
- selon le ‘’Guide de l’enquête publique’’, qui rappelle la législation en vigueur, le rapport final doit être « objectif », « impartial », « complet », faire l’objet d’un « véritable travail de synthèse, prenant tout à la fois en compte l’ensemble des préoccupations et problématiques et s’attachant à n’omettre aucun des points importants évoqués. »,
Or nous constatons que ni le rapport, ni les conclusions ne répondent réellement à ces critères et obligations. Et si un grand nombre d’intervenants sont qualifiés de « hors sujet » dès lors qu’ils ne font que rappeler leur opposition au maintien de ce barrage, même ‘’optimisé’’, il n’en demeure pas moins d’une part que leur nombre fait sens, et d’autre part que la majorité d’entre eux se positionne aussi dans la réalité des demandes de l’enquête. Dans la « Présentation et analyse des avis recueillis » la seule association environnementale citée dans le rapport est l’APS, favorable globalement au projet. Aucune des autres n’est seulement nommée, ni FNE (FRAPNA, reconnue d’Utilité publique, et FRANE), ni Nature Haute-Loire, ni ANPER-TOS (reconnue d’Utilité Publique) ne serait-ce que pour réfuter éventuellement leurs arguments. Les avis négatifs ou très réservés du CNPN et du CRSPN, qui auraient dû y figurer au même titre que ceux de l’Autorité environnementale ou de l’AFB, ne sont même pas évoqués dans le rapport. Des dépositions de personnalités comme Mr Gilbert Cochet, correspondant du Muséum national d’Histoire naturelle et expert auprès du Conseil de l’Europe, ou Mr Bernard Rousseau, Président d’honneur de France-Nature-Environnement et administrateur de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, sont passées sous silence.
Il est exigé des commissaires enquêteurs de « prendre parti », mais non d’être « de parti pris ».
Aussi nous considérons que ce rapport et ses conclusions sont partiels et manquent d’objectivité, et demandons que cette enquête soit remise en question.
(1) Code de l’environnement articles R123-18, R123-1, Loi sur l’Eau article L123-16
COPIES :
- DREAL CENTRE DREAL DE BASSIN
- M. Thierry BURLOT, Président du Comité de bassin Loire-Bretagne
- M. Martin GUTTON, Directeur de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne
- M. Marie-Hélène AUBERT Présidente du CA de Loire Bretagne
- M. Jean-Paul DORON, Président de la COMIN
- M. Philippe ALBERT Président de la Commission des Aides du CA de Loire Bretagne
- M. La Conseillère Eau au cabinet du Ministre de l'environnement
- M. Bernard ROUSSEAU membre du CA de Loire Bretagne
- M. Gilbert COCHET Muséum National d’Histoire Naturelle
Dernière édition de: RODANGES (10-03-2019 10:42:09)
Hors ligne
Au détour d’une lecture d’artocle De presse
: https://www.lepoint.fr/sciences-nature/ … or=CS2-259
A+
T
Never Give Up
Hors ligne
Pages: 1