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Tony, j'attends avec plaisir ton coup de fil la semaine prochaine et on pourra parler de çà et d'autres choses, mais je tiens à m'expliquer sur ce forum sur mes choix personnels sur le no-kill... dès que j'aurai un peu plus de temps...
Jean
Hors ligne
Bon allons-y. N'en déplaise apparemment à nombre d'entre vous, je vous livre ici mes choix personnels concernant la graciation... ou la mise à mort des poissons.
Je pratique le no-kill systématique depuis sans doute plus de 30 ans maintenant. J'éprouve une grande satisfaction en voyant repartir un poisson dans son élément.
Mais cette attitude, je l'ai adoptée pour toutes les espèces, sans exception. Attention, je ne dis pas que d'un point de vue scientifique, j'ai forcément raison d'agir ainsi, mais c'est ce qui correspond à ma sensibilité et je ne pourrai plus en changer désormais.
Lorsque je prends par hasard un brochet dans une rivière de première catégorie, il repart aussitôt à l'eau au même titre qu'une truite, un ombre ou un saumon. Il en est de même pour les hotus, les perches soleil ou les poissons chats, lesquels sont souvent jetés dans les buissons par certains pêcheurs au coup. Il m’est arrivé de remettre à l’eau des dizaines de ces poissons agonisant sur la berge, ce qui m’a valu certaines altercations sévères.
Dans ma région où l'espèce est bien implantée, j'ai capturé pas mal de silures de plus de 2m. Quelle devrait-être selon vous, l'attitude à adopter lorsqu'après un combat très musclé, on ramène une telle bête sur la rive ou au bord du bateau? Parce que là j'ai tout vu de la part de certains pêcheurs qui s'instaurent en justiciers soi-disant défenseurs du sandre et du brochet: des lames de couteau plantés dans le crâne, des poissons éventrés sur toute la longueur... puis relâchés (!), des barbillons tactiles coupés au sécateur interdisant ainsi au poisson de trouver sa nourriture pendant des semaines, voire des mois, avant de mourir de faim. Pour ma part, ce silure qui m’a apporté un plaisir certain repart tranquillement après une petite tape amicale sur la tête. Et puis je constate que les populations de sandres et de brochets sont toujours bien présentes dans le Rhône ou la Saône et n’ont toujours pas été exterminées par cet « ogre » sanguinaire, que personnellement je ne trouve pas si moche avec sa tête de gros nounours et qui en tous cas est très impressionnant.
Il est curieux de constater que parmi les espèces dîtes « invasives », il y a d’une part celles qui ont réussi leur intégration (sandres ou black bass par exemple) et sont désormais bien acceptées, et d’autre part les populations immigrées indésirables que certains accusent de tous les crimes et autres larcins, préconisant même une politique d’extermination systématique ou de renvoi aux frontières.
Ceci pour dire que si lors d’un séjour en Bretagne, il m’arrive de capturer un pink et même en considérant le « risque » qu’il représente pour salmosalar (ce qui reste néanmoins à prouver), soyez sûr que je le relâcherai sans état d’âme. Donc les amis bretons, si vous ne voulez pas voir vos rivières remplies d’oncorhynchus, ne m’invitez pas chez vous !
Pourquoi ? eh bien simplement parce que pour moi, lorsqu’un poisson s’agite au bout de ma ligne, seul l’individu compte en tant qu’être vivant qui ne demande qu’à vivre et à retrouver la liberté, sans distinction de race et d’origine. Je considère qu’il a le droit de vivre au même titre qu’un poisson bien de chez nous et je me refuse à toute discrimination… point final.
Et encore une fois, même si d’un point de vue purement scientifique on peut considérer que je suis dans l’erreur, c’est pas grave… j’assume !
Encore une parenthèse pour vous dire que j’ai eu la chance de pêcher en Argentine d’énormes truites immigrées dont personne ne se plaint et d’autres vont régulièrement en Nouvelles Zélande pour pêcher d’énormes truites immigrées dont personne ne se plaint non plus. Et pourtant ces poissons sont de grands prédateurs de la faune endémique des rivières de ces pays. Comme quoi tous les poissons ne sont pas logés à la même enseigne… en fonction de l'espèce à laquelle ils appartiennent.
Ne vous méprenez pas : le saumon est bien le poisson qui continue à me faire rêver et que je continuerai à pêcher jusqu’à ce que j’ai disparu… ou qu’il ait disparu.
Pour terminer, je dirais que tous ces pauvres poissons que l’on accuse de tous les maux ne sont que des boucs émissaires et que le seul responsable de la disparition de Salar et de bien d’autres espèces, c’est bien l’homme qui continue sans vergogne à jouer aux apprentis sorciers, qui se donne le droit de vie et de mort sur tout ce qui est vivant et qui surtout se multiplie de manière effrayante en épuisant les ressources et en détruisant tout au fur et à mesure de son expansion.
Et pour ce dernier problème, vous préconisez quoi ?
Jean
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Arf... Vaut mieux pas le dire ce qu'on pourrait ou pas préconiser. Mais outre l'envie d'appeler Malthus à l'aide, j'ai confiance dans l'aveuglement, la rapacité et la bêtise de notre espèce: l'écosystème global va finir par s'en débarrasser et dans quelques millions d'années il n'y paraîtra plus.
N'empêche, en reprennant le fil de ton argumentaire: si la possibilité existe de limiter (à défaut de réparer) certaines erreurs d'origine anthropique, pourquoi ne pas le faire? (ce qui exclue tout acte de cruauté malsaine et délibérée comme ceux que tu décris). Oui je relâche szystématiqauement un brochet en première comme en deuxième catégorie dans nos rivières de plaine où l'espèce a toujours été présente et est par ailleurs classée vulnérable par l'UICN, non je ne relâche plus aucun silure...
Dernière édition de: raphaël (01-10-2017 15:29:19)
Qu'est ce que la civilisation? Une fin en soi, ou un stade avancé de la barbarie? H. Melville
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j'ai confiance dans l'aveuglement, la rapacité et la bêtise de notre espèce: l'écosystème global va finir par s'en débarrasser et dans quelques millions d'années il n'y paraîtra plus.
Je suis complètement d'accord avec toi, Raphaël.
Finalement l'espèce que l'on détruira à coup sûr, c'est bien la nôtre, ce qui ne fera pas sourciller la nature qui se sera ainsi débarrassée de ses parasites les plus nuisibles ainsi que de leurs déchets.
A ce sujet, je ne saurai trop vous conseiller le lire l''ouvrage d'Alan Weisman "Homo Disparitus" dont voici le résumé:
Admettons que le pire soit arrivé. Imaginons un monde dont nous aurions tous soudain disparu. Et voyons ce qu'il reste... La nature reprendrait-elle ses droits ? Combien faudrait-il d'années au climat pour retrouver son niveau d'avant l'âge industriel ? Qu'adviendrait-il des réacteurs de nos centrales ? Quels animaux prospéreraient et quelles races s'éteindraient ?... Ces questions, et beaucoup d'autres - des plus sérieuses aux plus saugrenues -, sont celles que le journaliste Alan Weisman, plusieurs fois primé pour ses reportages (The New York Times Magazine, The Atlantic Monthly, Discover), nous invite à explorer. Parcourant les cinq continents, convoquant de nombreux experts - climatologues, botanistes, spécialistes de l'écologie, architectes, géographes... -, il nous offre ici un passionnant reportage - où la réalité dépasse la (science) fiction.
Jean
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Salut à tous,
je ne pensais pas revenir donner mon avis dans ce forum, mais après avoir vu pas mal de copains donner le leur, je vais y aller aussi de mes modestes commentaires !
Bin moi, j'aime bien la perche soleil ou arc en ciel ! C'est le premier poissons que j'ai pêché à l'âge de 5 ou 6 ans, c'est pas hier !
Un peu plus tard, j'aimais bien les capturer, ce qui me permettait de les relâcher dans mon bocal à poisson rouge (où ils cohabitaient d'ailleurs tous en parfaite entente) ce qui lui donnait (à mon bocal) une touche de couleur supplémentaire. La perche soleil était jugée indésirable (?) et devait être tuée. Aujourd'hui, en me baladant l'été sur les cours d'eau de mon enfance, je ne vois plus aucun gamin en prendre une seule (elle a complétement disparu) et je trouve tout ça un peu triste.
Mais quel saleté de poisson quand on y pense !!! Il en a probablement fait disparaître des milliers d'autres (poissons) et ruiné la gente halieutique... Une prédation certainement plus importante et conséquente que la pollution agricole, urbaine, industrielle, de l'homme ou de celle liée au réchauffement climatique...
C'est marrant comme l'homme se pose toujours en gestionnaire de la nature. Il veut réguler, gérer, éradiquer (comme s'il s'agissait d'une "belle" entreprise) sans se remettre en cause évidemment ! Pour mémoire : les perches soleil, les sandres, les black-bass et autres silures, ont bien été introduit par l'homme dans nos rivières si je ne me trompe ? Dans ce cas, la première faute vient bien de l'homme, c'est donc lui qu'il faut éliminer en premier : pas de no-kill !!!
Pour finir, c'est toujours le même problème, l'homme ne veut garder que ce qui l'intéresse. Le sandre invasif, mais au final bon à bouffer : on garde ! Black-bass : idem. Truites d'Amérique du sud : idem (je parle à l'origine), etc. En remontant le temps, il est possible que le gardon sur certaines rivières à l'époque des premiers homo-sapiens, était aussi une espèce invasive à supprimer, va savoir ?
Alors on veut réguler, faire disparaître les "indésirables", mais franchement tout ça me fait bien rire. Pour tous les adeptes du tout-kill des espèces invasives, je voudrais simplement vous dire que votre acte de tuer l'indésirable ne changera strictement rien au final, c'est une goutte d'eau dans l'océan.
Si le Pink a décidé de remonter nos rivières, suite à l'implantation de fermes marines, du réchauffement climatique (j'y croirais plus...) ou autres, vous n'y pourrez rien (surtout en pêchant à la mouche !)... Le Pink s'implantera, comme la fait en son temps, le sandre, le silure ou l'aspe à présent et ce n'est pas votre modeste contribution au "tout-kill" qui y changera quelque chose. Pour autant, que l'on ne se méprenne pas sur mes propos : je ne peux que le regretter et m'en attrister.
Enfin pour finir, après tout ça, chacun est libre de ses actes : tuer ou pas... c'est selon. Personnellement, il m'arrive encore de pêcher quelquefois au coup l'été (bin oui, j'suis resté simple et y-a pas que la mouche ou le saumon qui me rapproche encore du bord de l'eau et heureusement d'ailleurs...) et j'avoue que je prends de plus en plus de poissons chats (réchauffement de l'eau depuis des années). Pour autant, même si la fédé demande à ce qu'ils soient systématiquement tués, j'avoue les remettre à l'eau ! Mais bon, vu les centaines de grappes d'alevins qui tournent en boule dans la rivière, il faudrait vraiment plus que ma propre prédation pour les éradiquer !!!
J'espère, comme Patrick ne pas encore prendre trop de coups sur la tête et vais de ce pas me tourner vers d'autres activités qui elles, ont au moins le mérite de se pratiquer sans trop de polémique.
Salut à tous.
Pour Patrick. L : au plaisir de te revoir et de partager un "tY punch" en s'engueulant amicalement, mais c'est comme ça je crois, qu'on s'apprécie depuis bien longtemps déjà !!!
Patrick (Nantes)
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Bonjour à tous,
Pour information, lors de mon séjour en Islande du 23 au 30 septembre 2017, nous avons également pris un Pink dans le Nord e l'île.
Il y a également un article sur ce poisson dans la revue "Pêches sportives" de ce mois.
Amicalement
Exos
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Bonsoir à tous,
Dossier complet en suivant les liens, suivi des frayères de pink sur la Ness etc .........
Pacific pink salmon in the River Ness – 2017 the year of the ‘humpback’
http://ness.dsfb.org.uk/files/2017/12/1 … ummary.pdf (situation en Europe en Atlantique Nord)
http://ness.dsfb.org.uk/pacific-pink-sa … -humpback/
Désolé c'est en anglais mais bien illustré !
bonne lecture
cdlt
philippe
Dernière édition de: germain philippe (29-06-2018 16:43:54)
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Bonjour à tous
And Pink le retour !
https://www.gov.uk/government/news/angl … on-catches
retrouver plus d'actu sur https://twitter.com/ANPER_BZH
https://www.facebook.com/anper.tos.5
a+
Dernière édition de: germain philippe (29-06-2018 17:41:35)
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En tous cas pas d'écho de nouvelles captures en France à ma connaissance pour l'instant sur 2018.
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Le choix de la graciation (merci de ne pas utiliser le gallo-ricain) est un choix individuel. On ne peut le justifier, TOUT COMME SON CONTRAIRE POUR CERTAINS CAS PARTICULIER, que pour des raisons scientifiques, car la morale n'a rien à voir là-dedans, même si elle se prétend exemplaire et s'autojustifie par les excès inverses de la sienne, mettant ainsi en lumière qu'elle est elle-même dans l'excès.
Je rabâche toujours à ce propos la phrase de Voltaire : "Un pur trouve toujours un plus pur que lui, et qui l'épure".
La preuve en est que la seule, l'unique véritable graciation, c'est de na pas pêcher du tout. Le reste, c'est un choix. A nous de ne pas en faire une pose.
Dernière édition de: RODANGES (09-08-2018 22:50:52)
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Petite histoire immorale..
Dans un parc national américain on se plaignait de ce que les ours s'étaient mis à attaquer les cervidés, ce qu'ils ne faisaient pas auparavant. Alors on a remonté la filière, pour s'apercevoir au final que c'était parce qu'on avait introduit des truites fario dans un lac qui était l'exutoire de plusieurs rivières, rivières dans lesquelles la variété de salmonidés endémique du lac montait se reproduire et au passage servait de nourriture aux ours. Mais l'introduction de truites exogènes pour le plaisir immédiat des pêcheurs avait fait presque disparaître cette variété propre au lac. Les ours étant privés de cette nourriture se sont rabattus sur d'autres proies. Seulement voilà, ces choses-là on les découvre des années plus tard, alors que notre plaisir, lui, est de court terme, pour ne pas dire de courte vue. C'est un constat, pas une accusation.
Dernière édition de: RODANGES (10-08-2018 08:54:39)
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Bonjour à tous,
Petit complément à l'histoire "immorale" de Rodanges; ce qui est dit est vrai mais néanmoins mérite quelques petits compléments.
Ce n'est pas la truite fario qui a été introduite mais le cristivomer qui n'existait pas dans le lac avec les deux caractéristiques suivantes à l'origine du problème: elle se reproduit en lac (donc pas besoin de remonter dans les tributaires du lac) et, adulte, elle est exclusivement piscivore.
Cette introduction a donc parfaitement réussie à tel point qu'elle a quasiment fait disparaître l’espèce native, une cutthroat, qui a servi de poisson fourrage au cristivomer. La cutthroat, comme toutes les arcs, se reproduit au printemps et elle remontait en masse les tributaires du lac. Les grizzlis, au sortir de leur hibernation, trouvaient donc une ressource essentielle pour se refaire une vitalité dans une période critique de leur cycle biologique.
Avec la quasi disparition des cutthroat il se sont "rabattus" sur les seules protéines animales facilement disponibles les faons de l'année. De mémoire la part des faons dans le régime alimentaire des grizzlis est passé de 10% avant l'introduction (1980 environ) à plus de 40% dans les années 2000. Les scientifiques de Yellowstone se sont rendus compte du problème car il ne comprenait pas pourquoi la population de cervidés n'était composée que de vieux animaux.
Après le constat, les américains étant plutôt pragmatiques ont planifié l'éradication du cristivomer au moyen de deux techniques: pêches au filet et destruction des alevins de l'année sur les zones de reproduction ce qui, à l'échelle du lac, n'est pas une mince affaire!!!
Apparemment cela marche mais ils ont mis en oeuvre des moyens très conséquents .....
a+
"Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire ..." Théodore Monod
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Merci pour ces précisions. J'avais vu le reportage, mais n'avais pas bien tout retenu.
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Bonsoir à tous,
En cette année 2021, la souche "année impaire" semble bien présente en Norvège et Ecosse.
Dernière édition de: cmi (09-07-2021 07:32:55)
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Oui, sur la Moy il s'en est pris au Ridge Pool très récemment.
a+
R
Qu'est ce que la civilisation? Une fin en soi, ou un stade avancé de la barbarie? H. Melville
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