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#1 07-06-2017 16:39:18

RODANGES
Adhérent
Inscrit(e): 06-10-2016
Messages: 427

Saumon Allier

Vendredi 30 mai dernier avait lieu la réunion du groupe d’appui du Plagepomi. A cette occasion la position du Conseil scientifique a été rappelée. On en trouvera ci-après quelques extraits. Le passage le plus important concerne le fait qu’il y aurait deux populations distinctes de saumons dans le bassin de la Loire. L’une constituant la souche sauvage et l’autre d’origine domestique bien qu’ayant des « parents » sauvages quoique parfois de Xème génération de pisciculture. Cette deuxième population est renouvelée chaque année par déversements massif (400.000/an).
Là encore on voit que la science propose à partir de données objectives, mais n’est pas ‘’absolue’’, en ce sens que contrairement aux affirmations péremptoires de certains décideurs locaux (yaka, faukon) dont les conséquences pourraient être irréversibles, la science n’est que relative mais invite à la précaution.

EXTRAITS DU  RAPPORT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE
Le Conseil est extrêmement déçu du retard pris dans l’aménagement de Poutès. Une grande partie du plan de gestion du saumon a été construit sur la base d’une modification prochaine de Poutès. L’inaction sur cet ouvrage différera la réalisation des objectifs du plan. Les scientifiques considèrent que l’augmentation des déversements ne compense pas de façon satisfaisante le retard supplémentaire pris pour l’aménagement de cet ouvrage.
(…)
La migration des juvéniles peut être suivie grâce à des pièges placés sur les affluents amont, de manière à prévenir et coordonner un arrêt des turbines dans les centrales situées en aval. Cette approche permet cependant de ne préserver que le pic de migration des smolts alors que des poissons précoces ou tardifs risquent de dévaler en dehors de cette période d’arrêt de turbinage. Ces derniers individus sont pourtant cruciaux pour la population de saumon.
4. Suivi et améliorations des opérations de repeuplement
Questions 4.1→
Suivis scientifiques des opérations de déversement de juvéniles de saumon
4.1.1. Les suivis réalisés paraissent-ils adéquats ? Des pistes d’améliorations sont-elles possibles ?
Réponse : il est difficile pour le Conseil scientifique de répondre à cette question sans avoir reçu tous les rapports sur les suivis réalisés. Des recommandations pourraient être émises si un résumé de tous les programmes actuels de suivi était fourni.
4.1.2. Quels sont les risques et les bénéfices associés à une opération de repeuplement ? Pouvez-vous les hiérarchiser ?
Réponse : les bénéfices du repeuplement sont simples. Ces opérations permettent d’augmenter le nombre de juvéniles de saumons présents dans le cours d’eau au-delà de ce que la reproduction naturelle des géniteurs sauvages pourrait donner. En supposant que cette augmentation d’alevins entraîne une production plus importante de smolts et davantage d’adultes de retour, ces opérations peuvent protéger la population de l’extinction et présenter des avantages potentiels en terme génétique, en augmentant sa taille effective. Le repeuplement a également pour avantage de permettre un suivi spécifique en déversant une quantité donnée de poissons marqués en un lieu et un moment précis. Les résultats de ces programmes pourraient être utilisés pour améliorer la connaissance sur le comportement de l’espèce.
Cependant, les risques associés au repeuplement sont conséquents. Ils sont indiqués ci-dessous par ordre d’importance : 1. réduction de la capacité d’adaptation génétique de la population liée à l’introduction d’individus soumis à une sélection artificielle en pisciculture ; 2. diminution de la survie de la souche sauvage des saumons de l’Allier à cause de la compétition exercée par les poissons issus de l’élevage ; 3. biais des recherches puisque le comportement des saumons de pisciculture pourrait différer de celui des sauvages ; 4. perception du recours à des déversements comme une alternative ou compensation acceptable à des solutions de gestion plus coûteuses (telles que l’arasement des ouvrages et la diminution des sources de pollutions) alors que le bénéfice est bien moindre ; 5. risque potentiel lié à l’augmentation du nombre total d’adultes de retour si le véritable objectif de la conservation est de protéger et d’augmenter le nombre de saumons sauvages. Si le programme de repeuplement produit assez de saumons pour ouvrir une exploitation ou augmenter la prédation, la mortalité additionnelle subséquente ne se limitera pas aux poissons issus de pisciculture. Certains poissons qui seront tués seront des poissons d’origine sauvage. Cela peut entraîner une diminution du nombre d’individus sauvages par rapport à la situation antérieure.
Le Conseil scientifique a connaissance des discussions nourries, au sein du débat public, relatives à une modification du plan de gestion et une augmentation des déversements, dans le but affiché d’accroître les retours d’adultes et dans l’espoir d’une réouverture de la pêche de l’espèce plus rapide.
Un certain nombre de suggestions et de scenarios relatifs à des changements en matière de repeuplement et de pêche ont été présentés et évoqués avec le Conseil scientifique. Celui-ci suggère que les modifications qui pourraient être proposées soient transmises aux modélisateurs de manière à les évaluer au moyen des modèles existants.
Les membres du Conseil reconnaissent à l’unanimité que la finalité de la pêche sportive est à la fois valable et désirable. Cependant, il faut veiller tout particulièrement à ne pas instaurer cette pêche prématurément, c’est-à-dire avant que la population de saumon ne soit viable et pérenne.
Le Conseil recommande en premier lieu d’établir une LC (limite de conservation) sur la base d’une modélisation. Une telle limite et la CG (cible de gestion) doivent être atteintes par la population avant que la pêche à la ligne ne soit à nouveau autorisée.
Le modèle existant peut évaluer l’impact d’une ouverture de la pêche sur la viabilité de la population. Est-ce qu’une telle pêche sportive est susceptible de retarder l’atteinte de la viabilité de 5 ans, 10 ans, 20 ans ou indéfiniment ? Voir aussi les discussions ci-dessus sur l’établissement des CG et les risques que les gestionnaires sont prêts à prendre pour atteindre ces différents buts.
Le modèle doit faire quelques hypothèses sur la mortalité du saumon : mortalité naturelle (prédation, pollution…), mortalité intentionnelle ou non suite à des prélèvements de saumons (capturés et relâchés).
Une telle modélisation peut éclairer les décideurs sur l’opportunité d’autoriser une exploitation. Le Conseil note que l’objectif final du programme de restauration du saumon de Loire-Allier est de protéger et d’établir à nouveau une population durable et viable.
Les scientifiques reconnaissent que les déversements d’alevins dans l’Allier, uniquement issus de géniteurs sauvages (F1), représentent une avancée majeure du programme de repeuplement. Les connaissances actuelles, basées sur une seule cohorte, permettent de constater que les déversements de saumon au stade alevin représentent près de 40 % des adultes (avec adipeuse) de retour à Vichy. Cette proportion est extrêmement élevée. Si elle est confirmée par les analyses des cohortes suivantes (travaux de l’Inra en cours), cela prouvera que la fraction sauvage de la population est faible et donc vulnérable. Le Conseil estime que la part relative des saumons sauvages versus saumons d’élevage dans la population est également importante pour la gestion. Il n’existe aucune règle pour définir quelle valeur spécifique cette proportion doit avoir. Cependant, pour préserver la viabilité à long terme et la capacité d’adaptation d’une population sauvage, il semblerait raisonnable de garder une part de saumon d’élevage inférieure à 50 % de la population totale.
Les bénéfices et les risques associés au repeuplement ont été abordés ci-dessus. La seule différence avec les questions qui se posent ici est que ces bénéfices et ces risques sont focalisés sur la zone refuge, secteur que nous estimons être le lieu privilégié de reproduction du saumon sauvage ; de ce fait les risques identifiés sont accrus puisque les pertes potentielles sont plus élevées.
Plusieurs scenarii ont été discutés en réunion : si les modifications de Poutès permettent effectivement à plus de saumons sauvages de se reproduire en amont de l’ouvrage et augmentent le recrutement dans ce secteur, il pourrait être envisagé d’assouplir les règles de déversement entre Langeac et Poutès.
En 2008, le Conseil avait préconisé d’éviter tout déversement dans les habitats les plus favorables en amont de Langeac afin de prévenir toute compétition entre les individus natifs du milieu et ceux issus de pisciculture. L’aménagement du barrage de Poutès va fortement améliorer l’accessibilité de ce secteur. Cette modification devrait donc rester la priorité du programme de restauration du saumon de Loire-Allier.
ON EN CONCLUERA QUE LE SAUMON D’ELEVAGE EST UNE ESPECE DIFFERENTE, ET NON VIABLE PUISQU’IL FAUT LA RENOUVELER SANS CESSE.

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