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#1 11-09-2011 18:42:22

Lax
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Localisation: Thauron (23250)
Inscrit(e): 18-04-2009
Messages: 92
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La maille inversée.

Bonjour à tous,

Avant tout, je tiens à dire que je ne suis ni un expert, ni un donneur de leçon. Je suis juste curieux d'un fait qui m'a sauté aux yeux, et ce depuis des années déjà.

Après avoir lu moult discussions fort intéressantes sur la protection du saumon, la pratique de la grâciation (catch and release/NO KILL), les chiffres et statistiques des captures depuis des décennies...etc, j'ai l'impression que finalement tous les saumoniers veulent la même chose : le retour de Salmo Salar, tout en ayant des divergences d'opinion quant à la manière et aux moyens d'y parvenir.

En effet, ce qui m'interpelle, c'est la notion de "gestion" de la ressource naturelle , Salmo Salar en l'occurence, chez les pêcheurs à la ligne en France.
Certains prônent la grâciation intégrale des saumons capturés, d'autres soutiennent que prélever un individu ne mets pas danger l'espèce, puis les débats vont bon train...

L'aspect émotionnel prend le dessus sur le rationnel, ce qui est normal, pour les furieux passionnés que nous sommes. Et si tous avaient finalement raison quelque part ?

Maintenant, si l'on regardait un peu ce qui se passe à l'étranger. Certains pays ont investi dans la conservation de la ressource tout d'abord en instiguant (et en finançant) des études basés sur la recherche scientifique, avec les échecs puis les réussites acquis. Cela témoigne tout d'abord d'une volonté politique au sein des décideurs.

Les échecs sont ce que d'autres appellent expérience (Oscar Wilde).

Tout d'abord, il s'agissait d'identifier quels sont les individus étant les meilleurs géniteurs pour la perpétuation de l'espèce. Et implicitement quels sont les individus dont la reproduction était la plus aléatoire. Le taux de survie du frai est lié au patrimoine génétique. La reproduction naturelle est une compétition : seuls les meilleurs, les plus forts, les plus méfiants...etc. y parviennent.
La nature étant bien faite, ceux qui parviennent au stade ultime (toutes espèces sauvages confondues) transmettent une partie de ce patrimoine génétique à leur descendance, qui fera de même et ainsi de suite.
La prédation (naturelle) fait elle aussi partie du processus. Elle permet de sélectionner (en principe et en théorie) à l'opposé, les individus les plus faibles, malades, mal-formés... etc. dont le patrimoine génétique ne doit pas dominer au sein de la population d'une espèce.
Oui oui, même nos chers saumons et tacons se font bouffer par les cormorans, les truites, les brochets, les ours, les goélands, les phoques, les orques, les esquimaux, les indiens d'Amérique et les pêcheurs à la ligne... au ver, au lancer et à la mouche. C'est aussi, qu'on le veuille ou non, une forme de prédation.

Donc, il est apparu que les sujets de telle taille produisent tant d'ovocytes au kilo, sont plus forts et plus grands, et surtout, transmettent ces caractéristiques à leur progéniture via ce fameux code génétique, qui les favorisera à devenir comme papa et maman.

Les autres plus petits, produisent très peu d'œufs, se font chasser des zones de frai par les grands, ont moins de puissance et même s'ils ne se reproduisent pas ou sont prélevés, ne représentent pas un "manque à gagner" (désolé pour ce terme capitaliste) pour la rivière et sa population.

Par exemple, au Canada, sur certains parcours, on ne peut prélever (c'est à dire TUER) que les saumons entre 30 cm et 63 cm).
En Islande, tout sujet au dessus de 70 cm, géniteur déterminant pour la population doit être remis à l'eau ou rejoindre le cheptel reproducteur. En deçà, il peut être conservé et il peut être aussi remis à l'eau. 70 cm est reconnu comme étant le plus souvent, particulièrement chez les femelles, comme un saumon de 2 hivers marins, favorisant ainsi cette population au sein de la rivière.

En France, on a une maille de capture du saumon à 50 cm. Une règle qui revient à dire : remettons à l'eau les petits pour qu'ils deviennent grands, et quand ils seront grands, on pourra les bouffer à Noël. Je caricature, mais cette règle correspond à certaines mentalités.
Donc on prélève les meilleurs géniteurs, et on relâche ceux dont l'infime descendance potentielle ne reviendra peut-être jamais.
Idem pour les truites et autres poissons.
La pratique du catch and release et les parcours NO KILL intégral, sont sûrement des palliatifs a une réglementation généralisée inadaptée pour le moins incohérente. Des gens ont déjà réagi à leur niveau avec intelligence, voilà ce qui explique le NO KILL à mes yeux. Ce n'est pas une mode, c'est une réaction.
Pendant les années, on s'est battu pour augmenter les tailles légales de capture car le pêcheur prélevait l'intégralité de ses prises. On a aussi fixé une limite quantitative de sujets prélevés. On pensait alors et encore que c'est la seule solution.

C'est souvent plus dur de remettre à l'eau une truite de 50 cm qu'une autre de 18 cm, cela doit être sûrement pareil pour un saumon de 80 cm plutôt que de 45 cm (mon record à l'envers cette année). J'ai pris un petit, pas la peine de lui faire sa sépulture dans l'évier de bobonne, elle se moquerait de moi et je n'en tirerai aucune gloire. Par contre, en ramenant à la maison un saumon d'un mètre, quelle reconnaissance : je suis un sacré pêcheur et ma réputation est faite. Et on sera nombreux à table à me féliciter de cette prouesse.

Quand au nombre de prises, le congélateur (et le lancer) ont sûrement fait beaucoup de mal à la pêche. Heureusement, la technologie nous a aussi apporté les appareils numériques et autres digital caméra (et photoshop le logiciel cher aux couvertures de magazines). On peut finalement montrer et partager les photos de nos prises en famille, sans avoir à tuer systématiquement.

La réglementation en vigueur(tailles légales de capture) témoigne d'une adaptation et de la prise en compte de la mentalité des pêcheurs en général ou de l'idée que les instances se font du pêcheur, et ne reflète pas un soucis de conservation pragmatique des espèces, mais plus une notion de rendement. Elle date de Colbert, l'administrateur de Louis XIV. Depuis, on en appris des choses.

N'y aurait-il pas un  juste milieu ?

Si la loi stipulait que tout saumon au-delà de X cm (après étude) doit retourner à l'eau car il est un géniteur inestimable pour son écosystème, pour la perpétuation de l'espèce et pour la pêche sportive, activité à forte valeur ajoutée ?

Si la loi de ce fait disait que tout saumon en deçà de X cm (après étude) peut être conservé en toute âme et conscience sans nuire à l'espèce et sans être taxé de viandard ?

Et surtout, si il y avait les moyens éducatifs (et répressifs?) de faire appliquer des règles pragmatiques, alors les mentalités évolueraient elles peut-être ?

Le vrai soucis de la maille inversé, c'est que passé une certaine taille, il est difficile de faire remettre à l'eau systématiquement un beau poisson.

Pourtant, si c'était la règle, les inconditionnels du NO KILL y verraient une amélioration du sort des beaux géniteurs de la part de l'ensemble des pêcheurs, et ceux qui désirent garder quelques poissons le ferait sans la moindre culpabilité ni avoir à se justifier, ni être indignes aux yeux des nobles et généreux pêcheurs qui relâchent leur prises.

Commençons par avoir au moins une réglementation en phase avec la réalité, profitable à tous, surtout au saumon, le premier concerné qui lui n'écrit pas de post sur le forum pour donner son avis.

Pensez vous que la maille inversée pourrait représenter une alternative au NO KILL et au "OUI KILL" systématiques ?

Comme le NO KILL, la maille inversée pourrait-elle changer l'image générale de tous les pêcheurs et surtout, une telle règle pourrait elle nous unir un peu plus  dans nos intérêts communs ?

Permettrait-elle une meilleure collaboration et communication entre les pêcheurs et le monde scientifique et ses experts, là aussi vers un intérêt commun ?

Enfin, pourquoi pas en France si c'est effectivement ce qui fonctionne à l'étranger ?

Ce débat a t il déjà eu lieu en France, et si cela est le cas, quel a été le dénouement ?

Question technique : que faire des grands poissons blessés ?

Merci pour votre lecture et patience.

Amitiés,

Nordine

Dernière édition de: Lax (11-09-2011 19:11:00)

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#2 12-09-2011 11:53:57

quercus
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Re: La maille inversée.

Bonjour,
la maille inversé existe déja en France, notamment en Normandie et Bretagne, tous saumons au dessus de 70cm doit être remis a l' eau après le 15 juin, même si le tac n' est pas atteins.

a bientôt

Dernière édition de: quercus (12-09-2011 11:59:36)

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#3 12-09-2011 23:09:04

Lax
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Re: La maille inversée.

Bonjour,

Merci pour l'information. Je ne le savais absolument pas. Je savais qu'il y avait des débats sans suite à ce sujet pour la truite notamment.

Pourquoi uniquement à partir du 15 juin ? Les saumons de printemps sont d'usage les plus grands géniteurs et ne sont de ce fait pas protégés avant le 15 juin.

C'est tout de même une bonne nouvelle et une surprise pour moi.

Pardonnez mon ignorance, comme je l'ai dit, je ne suis pas un expert.

Donc règle en vigueur en Bretagne et Normandie ! Deux régions très "branchées" culture pêche anglo-saxonne. Y a t il un lien ?

Je suis intéressé par de plus amples détails (liens internet ou post) SVP par tout connaisseur qui aurait un peu de temps.

Merci,

Ciao,

Nordine

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#4 13-09-2011 08:04:34

quercus
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Messages: 138

Re: La maille inversée.

En Bretagne et en Normandie il existe deux tac (total autorisé de capture) 1 tac de saumon de printemps et 1 tac de castillons, certain département on en plus un quotas individuels annuels par pêcheurs.
La pêche du saumon de printemps ferme le 15 juin, donc celon le règlement en vigueur tout les poissons capturés avant le 15 juin sont comptabilisés dans le tac de saumon de printemps.(m^me si ce sont des castillons)
Apres le 15 juin tout les saumons de 70 et+ sont considérés comme saumon de printemps et doivent etre remis a l' eau.
en lien:le principe de gestion par tac (Gestion qu on choisit les fede de Bretagne et Normandie)
http://halieutique.agrocampus-ouest.fr/pdf/831.pdf
bonne lecture

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#5 16-09-2011 23:05:43

philippe germain
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Messages: 572

Re: La maille inversée.

bonsoir à tous  à Nordine et merci pour ton superbe reportage en image;
Pour être succinct la réglementation des 4 départements bretons est consultable sur le lien ci joint http://www.abpm-asso.fr ce site est très riche en informations;un réel défenseur et partenaire  et plus encore .....pour la pêche à la mouche et le milieu aquatique;un clin d'@uil aux membres de l'ABPM.
bonne soirée KENAVO
crdt philippe

Dernière édition de: philippe germain (16-09-2011 23:19:23)


la sagesse n'attend pas le nombre des années, quand, coulera une rivière pleine de grands saumons nous serons des rois.

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